Braquage fiscal à l’Ouest: Comment Luc Désiré Nkono privatise des opérations de recouvrement forcé

Les méfaits de l’équipe chargée de recenser les magasins de vente de pièces- détachées automobiles et les quincailleries dans la région de l’Ouest sont palpables et nuisibles.
Une correspondance datant du 22 novembre dernier a été transmise au gouverneur de la région et du directeur général des impôts. Luc Désiré Nkono, le chef de centre régional et ses principaux sont épinglés pour des manœuvres qui frisent l’arnaque et la corruption. L’inspecteur des impôts et ses co-accusés parlent d’élargissement de l’assiette fiscale.
Etudiante à la faculté des sciences économiques et de gestion de l’université de Dschang, Beatrice Meyido fait partie du cercle restreint des intermédiaires fiscaux à qui Luc Désiré Nkono, chef de Centre régional des impôts de l’Ouest ouvre son cœur. Pour une histoire de partage de l’argent extorqué frauduleusement à un contribuable, elle a fait affecter Didier Ayissi du centre régional des impôts de l’Ouest pour la ville de Dschang. Humilié, l’infortuné agent de l’administration fiscale a rejoint son nouveau poste sans rechigner. Ce qui fait dire à certains que sous Luc Désiré Nkono, le centre régional des impôts de l’Ouest à Bafoussam est devenu un socle où prospère délation, corruption, rancune et affectation rancunière des collaborateurs non intégrés dans le « système Koffi Gombo ». C’est ainsi que le centre divisionnaire des impôts de la Menoua à Dschang a été démantelé suite à des affectations orchestrées par Luc Désiré Nkono. Là bas, il y a eu un vaste mouvement. Contrôleur, gestionnaire, caissière, cadre contractuel, agent de l’état et receveur ont été démobilisés et affectés ailleurs. Celui de la ville de Bafoussam a connu un sort identique il y a quelques mois. Mais ces deux chefs de centre sembleraient noyés dans un silence complice. « C’est donc avec des hommes de main choisis par ses soins que Luc Désiré Nkono, officiellement engagé à élargir le fichier et partant l’assiette des contribuables dans la région de l’Ouest pistonne une opération d’escroquerie et d’arnaque qui semble prospérer. Et ils ne tiennent pas comptent du climat des affaires et de la cohésion sociale qui devraient être préservés, selon les instructions de la haute hiérarchie », soulignent des sources introduites. Dépouillés frauduleusement des sommes d’argent allant de 300 milles à 1000000 francs Cfa, les commerçants ont opté se plaindre auprès du gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine. Egalement, ils ont adressé une correspondance à la direction des impôts à Yaoundé. . « Nous ne comprenons pas, qu’à un mois quelques jours de la fin d’année, de telles pratiques soient vécues par nous les vendeurs de pièces détachées automobiles. Nous voulons se soulever pour dénoncer ça. Mais, nous nous préférerons vous saisir…Nous n’allons pas céder à l’intimidation de Mr NKONO dont le but est de nous estoquer de l’argent et nous voulons savoir de vous où devons payer nos impôts dès janvier 2018. Car, si rien n’est fait de votre part, tous les vendeurs des pièces vont observer une grève jusqu’à ce que lumière soit faite et que les [manœuvres] arrêtées par Mr NKONO et ses adjoints », écrivent-ils dans cette lettre adressée au gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine.

Soua Bekono et Robert Essiane sont collaborateurs réputés…
« Nous sommes désarmés et nous ne voulons pas nous mettre dans la rue de peur d’être assimilés aux rebelles ou à nos voisins du Nord-Ouest.» C’est en ces termes qu’en date du 22 novembre 2017, un collectif des contribuables de la ville de Bafoussam a adressé une correspondance à Modeste Mopao, directeur général des impôts à l’Ouest. Cette vague de contestation activée par les vendeurs des pièces détachées automobiles et les propriétaires des quincailleries de la ville de Bafoussam semble prendre des proportions séreuses. « Lorsque nous refusons de nous soumettre, le régional envoie les gens chez nous pour faire les inventaires des stocks. Lors de ces opérations, les prix qu’on va multiplier par 10, certaines vendeurs ont directement vu le régional par crainte et, ont fait ce qu’il a demandé (lui ont remis l’argent). D’autres, ont négocié sur le terrain », argumentent les contestataires qui entendent user d’autres voies pour se faire entendre. Des observateurs font savoir que les villes de Foumbot et de Mbouda sont aussi dans le viseur de Luc Désiré Nkono, connu dans les milieux fiscaux comme « Koffi Gombo », à cause, dit-on, de son penchant prononcé pour « les pots de vin ». Les hommes de mains du régional des impôts à l’Ouest sont aussi rangés sur ce registre. « Ces agents nous expliquaient que tout le monde devait être dans le fichier surtout pour payer la patente. Nous avons voulu rester calmes et citoyens en payant nos impôts au centre divisionnaire des impôts de Bafoussam. Nous ne comprenons plus rien. Mr le gouverneur, depuis quelques semaines, le régional a convoqué beaucoup d’entre nous au centre régional des impôts à l’hôtel des Finances. Dans sa convocation, il indique le nom du responsable que nous devons rencontrer. Lorsque nous arrivons, on nous oriente et nous fait comprendre que nous devons passer à la patente », dénoncent-ils. Ils soulignent que monsieur
Biboum, chef du service de l’inspection, leur oriente et exige qu’ils déboursent des sommes oscillant entre 500 000 ou 1 000 000 de francs Cfa pour rester à l’impôt libératoire dès l’exercice budgétaire 2018. « Le patron des lettres d’assiettes cherchent à se faire autant d’argent. Il est à la quête effrénée de la richesse. Partout, où il est passé lesdites méthodes ont prévalu. Des chefs de centre régionaux et chefs de division avec qui il a travaillé le témoigne. Vous avez vu ici à l’Ouest Tanga Awono, l’un de ses bras droits a été suspendu suite aux articles parus dans la presse sur ses méfaits téléguidés par son mentor Luc Désiré Nkono. Dans cette cabale, Moussa Nassirrou et l’ancien chef Cime ont été également sanctionnés », soutient-on dans les milieux fiscaux à l’Ouest.

Confortés dans leur dénonciation…
Soua Bekono(contrôleur des impôts) et Robert Essiane(agent de l’etat) qui sont collaborateurs réputés proches du chef de centre régional des impôts de l’Ouest sont aussi épinglés dans diverses correspondances. Ils soulignent que Mr Essiane avait demandé lors de la mission de recensement de juin 2017 la somme de 50 000 FCFA à plusieurs d’ entre eux à titre de frais de mission. Faut-il noter que les commerçants de Bafoussam sont autant confortés dans leur dénonciation qu’en date du 21 novembre 2017, Luc Désiré Nkono, chef du centre régional des impôts de l’Ouest, a commis une mission similaire dans la ville de Dschang, au mépris du chef de centre divisionnaire des impôts de la Menoua. Les chefs de centre divisionnaire de Foumbot, Bafoussam et Dschang sont aussi muets sur le sujet. Ce qui traduit, selon certaines sources, le climat d’inimitié et le manque de confiance qui existerait entre le patron régional des impôts de l’Ouest et les différents chefs de centre divisionnaire placés sous sa responsabilité. C’est ainsi que l’ancien chef du Centre des impôts des moyens entreprises de Bafoussam, un certain Tonga Alexis, a été relevé de ses fonctions il y a quelques mois. Et suite à des informations relayées dans la presse au sujet d’une bagarre pour environ 10 millions de francs Cfa, Moussa Nassirou et Tanga Awono, deux cadres du Cime ont été suspendus. Se croyant intouchable, car protégé par Luc Désiré Nkono qui avait fait de lui chef de la cellule de coordination, Tanga Awono, a compris que la proximité incestueuse en milieu professionnelle avait des limites.

Kenmogne Faustin

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