Cameroun – Immatriculation des véhicules: Le Centre à côté de la plaque

Les automobilistes de la ville de Yaoundé continuent de circuler avec des véhicules non immatriculés, en dépit des ultimatums des autorités en charge des Transports.
L’ambiance était inhabituelle le 25 septembre dernier, non loin du siège de l’opérateur de téléphonie MTN. Une dizaine d’automobilistes, agglutinés autour du délégué régional des Transports de la région du Centre, tentent de parlementer pour récupérer les dossiers de leurs véhicules qui viennent d’être confisqués, du fait d’un défaut de plaque d’immatriculation aux normes. Trois jours plus tôt en effet, une campagne de répression avait été lancée contre les véhicules non immatriculés ou immatriculés aux numéros de châssis.
Pour l’occasion, la délégation des Transports a mis à contribution quelques éléments du commissariat central n°1. «Le constat est alarmant : près de la moitié des véhicules qui circulent dans la ville de Yaoundé ne disposent pas de plaque Cemac», expliquera le délégué régional du secteur, Josué Meyouah Me Mah. Pour lui, la situation est d’autant plus préoccupante que le Cameroun connaît une situation d’insécurité croissante. Il comparera alors les véhicules non immatriculés à des citoyens vivant sans carte nationale d’identité.
Du côté des automobilistes, on tente de se défendre tant bien que mal. La plupart d’entre eux déclarent avoir été informés du lancement imminent d’une phase répressive au travers de communiqués de presse, mais dénoncent ç leur tour des lenteurs dans la délivrance de la carte grise, pièce nécessaire à l’attribution d’une plaque d’immatriculation de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). «Ça fait environ 2 mois que je marche avec mon dossier à la délégation. Il n’a jamais abouti», expliquera, courroucé, Marc Onamabélé, propriétaire d’une semi-remorque interceptée. Au bureau des Transports du Centre, on rejette la responsabilité de ces désagréments sur les démarcheurs, ces gens généralement jeunes qui accueillent les usagers devant les bureaux et qui jouent les facilitateurs. Pourtant, apprend-on, deux petites semaines suffisent pour rentrer en possession de sa carte grise et, par ricochet, de sa plaque d’immatriculation.
Pendant ce temps, la répression continue. En 4 jours de descente sur le terrain, les responsables des Transports ont affirmé avoir intercepté une centaine de véhicules, dont la plupart ont été mis en fourrière en attendant la régularisation de la situation par leurs propriétaires. L’opération devrait se poursuivre, à en croire lesdits responsables, jusqu’à ce 30 septembre prochain avant de passer le relais aux différentes délégations départementales des Transports du Centre.

Georges Etémé

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