Présidentielle 2018 au Cameroun: Maurice Kamto prêts pour un recomptage des votes

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Dans une lettre adressée au peuple camerounais, le 28 avril dernier, Maurice Kamto revient sur l’élection présidentielle de 2018 au Cameroun.

Le Président national du MRC affirme une fois de plus sa victoire que le camp d’en face aurait volé selon lui.

Maurice Kamto remercie le peuple qui l’a élu d’après lui. « Le 07 octobre dernier, vous avez exprimé courageusement le choix de l’avenir et de la modernité en portant majoritairement vos suffrages sur ma personne. En attendant les jours bénis où mes alliés et moi-même viendrons à votre rencontre pour vous témoigner notre reconnaissance infinie, je voudrais dès à présent, vu les circonstances, vous exprimer ma très profonde gratitude pour l’honneur et le privilège qui me furent ainsi faits. Je vous l’avais dit : Ensemble c’est possible. Mais comme vous le savez, votre choix n’a pas été respecté par les tenants du pouvoir et les institutions à leur solde ; en sorte que cet événement qui est assurément l’un des plus marquants de notre histoire politique récente a accouché d’une crise post-électorale. Celle-ci a conduit, dans un déchaînement de haine sans précédent, à l’arrestation et la détention illégales de près de 200 militants et sympathisants de notre parti, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), de Camerounais sans engagement politique, des leaders d’organisations alliées et moi-même », déclare-t-il.

Maurice Kamto continue de contester le Conseil Constitutionnel et ses membres tous militant du RDPC selon lui. « En ce qui concerne l’élection présidentielle du 07 octobre 2018, les partisans du régime prétendent qu’après la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel, il n’y a plus lieu de les contester. Selon eux, nous devons nous soumettre à ce verdict. Ils oublient trop vite – et je les comprends – qu’il s’agit d’un verdict erroné rendu par une institution à la fois illégale et illégitime en ce que sa composition viole manifestement les textes qui l’organisent et la régissent. Nous avons démontré sans conteste que 10 des 11 membres du Conseil constitutionnel sont membres du RDPC, le parti de M. BIYA, dont ils font par ailleurs partie des instances dirigeantes, le 11e membre étant du SDF. Plusieurs d’entre eux occupent d’autres fonctions incompatibles avec la qualité de membre du Conseil constitutionnel. Sur cette base, nous avions fait un recours en récusation et en suspicion légitime, mais nous nous étions heurtés au rejet du Conseil constitutionnel. Quant à l’argument selon lequel nous n’aurions pas gagné l’élection parce que nous n’aurions pas assez de procès-verbaux (P.V.) des résultats issus des bureaux de vote et que de toute façon nous ne les avons jamais présentés au public, il est simplement spécieux », écrit Maurice Kamto depuis sa cellule à Kodengui.

Etant donné qu’il se dit que le MRC n’a pas tous les procès-verbaux, le leader du MRC se dit prêt à présenter les PV au cas où s’il ya a recomptage des votes. « Je réitère que nous sommes prêts à présenter nos P.V. à tout moment dans le cadre d’un recomptage des votes. Au demeurant, le RDPC lui-même n’a jamais présenté les P.V. prouvant la victoire de M. BIYA, ni au Conseil constitutionnel, ni en aucun autre lieu. Nous avons démontré à suffisance devant ledit Conseil, sur la base des prétendus P.V. d’Elecam qui seuls font foi, toutes les irrégularités qui entachaient les résultats consolidés par la Commission Nationale de Recensement des votes. Je rappelle que le total des résultats des 8 candidats, en valeur relative, était supérieur à 100% ! Que nous reproche-t-on donc ? De contester des résultats faussés à tous les niveaux, et qui ne reflétaient pas les P.V. sortis des bureaux de vote et de montrer qu’ils étaient le produit de tableaux Excel générés par des informaticiens à la solde du régime ? Non ! je ne vais pas m’excuser d’avoir gagné l’élection présidentielle du 07 octobre 2018 et de dénoncer le détournement du choix démocratique de la majorité des électeurs camerounais en ma faveur », ajoute le tireur de pénalty.

Le Président du MRC dit être ouvert au Dialogue et qu’il n’a jamais été approché par un mendataire du régime. « Pour le reste je n’ai jamais cessé de dire ma disponibilité au dialogue. On a fait courir le bruit que j’aurais été approché par les tenants du pouvoir. Je voudrais vous dire ici solennellement que cela est faux. Ni hier, ni aujourd’hui je n’ai jamais été approché par qui que ce soit, en dépit de ma main tendue », poursuit Maurice Kamto en précisant qu’ « En transformant la crise post-électorale née d’un détournement inacceptable du choix démocratique des électeurs camerounais lors de la dernière présidentielle en une traque policière sauvage, une répression judiciaire grotesque et un règlement de compte administratif brutal et cynique, le régime de M. BIYA croit pouvoir ainsi se débarrasser à trop bon compte d’un problème épineux qui projette une lumière crue sur l’impossibilité de la démocratie au Cameroun dans les conditions actuelles ».

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