Affaire MRC : Une affaire de droit commun et non politique

Maurice KAMTO

Dans le cadre de l’affaire MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun), Maurice KAMTO et ses co-accusés sont actuellement détenus provisoirement à la Prison de Kondengui à Yaoundé.

Place à l’investigation judiciaire car au terme des enquêtes menées par le juge d’instruction, les personnes pour lesquelles les charges seront suffisantes vont être renvoyées devant le Tribunal militaire. 151 justiciables sont concernées, dont 25 poursuivis libres.

MAURICE KAMTO et ses partisans ne cessent pourtant de clamer à qui veut les entendre qu’ils sont innocents des faits pour lesquels ils sont actuellement détenus à la Prison de Kondengui, qu’ils sont des prisonniers politiques et que leur détention est du reste arbitraire. A toutes fins utiles, il convient pourtant de dire que MAURICE KAMTO est un détenu de droit commun. Et il est incarcéré dans les conditions tout à fait conformes aux règles et procédures en vigueur dans le droit camerounais. Il est important de le rappeler ici : 151 personnes ont été interpellées au lendemain des manifestations pourtant interdites mais organisées par le MRC le 26 janvier dernier et placées en garde à vue à Yaoundé. Après avoir été interrogées par des officiers de Police judiciaire, ces personnes ont été déférées devant le Tribunal militaire de Yaoundé les 13 et 14 février 2019 pour les faits qualifiés de « insurrection, hostilité contre la patrie, rébellion, dégradation et destruction des biens publics, dégradation et destruction de biens de particuliers, attroupement, outrage au Président de la République et complicité d’outrage au Président de la République ».

Ces faits sont réprimés par le Code pénal en ses articles 10,74 alinéa 2, 97, 102, 116, 152, 153, 157, 187, 231, 232, 234, 312, ainsi que le Code de justice militaire en son article 10 et l’article 8 de la loi N° 090/055 du 19 décembre 1990 portant régime des réunions et manifestations publiques au Cameroun. Pour tout dire, le président du MRC et ses 125 co-accusés sont placés en détention provisoire pour les faits que nous venons d’énumérer. Mais, sept personnes à savoir : MAURICE KAMTO, ALBERT DZONGANG, CHRISTIAN PENDA EKOKA, CELESTIN DJAMEN, ALAIN FOGUE, GASTON PHILIPPE ABE ABE et PAUL ERIC KINGUE sont, en plus, inculpés pour trois autres mobiles. Il s’agit de la complicité d’outrage au Président de la République lors de la mise à sac des représentations diplomatiques du Cameroun à l’étranger, de la dégradation des biens publics desdites représentations et de la destruction des biens appartenant à autrui y contenus (passeports, diplômes, pièces d’état-civil). Ces infractions ont été commises par des personnes non identifiées qui seront recherchées, identifiées, inculpées et traduites devant les tribunaux.

Pour être encore plus éclairant sur ce sujet, c’est en raison de la nature des infractions retenues contre les personnes interpellées qu’elles ont été orientées vers le Tribunal militaire. La loi N°2017/012 du 12 juillet 2017 portant Code de justice militaire énonce, en son article 8 alinéa c, que « le Tribunal militaire est seul compétent pour connaitre des infractions relatives aux actes de terrorisme et à la sûreté de l’Etat ». Concernant, l’affaire MRC, il ne s’agit pas d’actes de terrorisme, mais d’infraction à la sûreté de l’Etat (hostilité contre la patrie, insurrection).

Voilà donc pour les faits qui indiquent clairement qu’il ne s’agit pas d’une affaire politique, les infractions retenues contre MAURICE KAMTO et ses co-accusés étant celles de droit commun au sens de la loi pénale camerounaise en tout cas. S’agissant maintenant des allégations de détention arbitraire dont MAURICE KAMTO ne se lasse de se prévaloir, toutes les raisons, qu’il excipe, ne résistent pas à l’analyse et aux réponses pertinentes apportées par le gouvernement de la République. Il en ressort donc que sa détention provisoire, en attendant l’investigation judiciaire, ne souffre d’aucune irrégularité, que ce soit du point de vue de la forme que du fond.

Les faits sont donc clairement établis sur le sujet KAMTO que certains médias occidentaux, et même camerounais, ont pourtant choisi de remettre au goût du jour ces derniers jours. Aussi, pouvons-nous nous interroger sur la récurrence de l’hostilité éditoriale dont ces médias font montre dans le traitement qu’ils font de l’actualité concernant le Cameroun. Ces flèches décochées de manière constante contre notre pays renseigne à suffisance sur le fait d’un acharnement délibéré, d’une volonté manifeste de détruire la stabilité de nos institutions, de saper nos valeurs et de travestir la perception que le monde entier peut avoir de notre Nation.

Mais, est-ce encore du journalisme qu’il s’agit ici lorsque des faits sont régulièrement tronqués et de manière grossière ? Est-ce qu’encore du journalisme qu’il s’agit ici lorsque certains médias occidentaux, se référant à l’affaire MRC, font état d’une situation jugée d’explosive dans notre pays, en raison d’une part, de la confiscation des positions de pouvoir par des personnalités d’un âge avancé, et d’autre part, de la mise à l’écart et de la paupérisation tendancielle de la jeunesse camerounaise par le régime du Président PAUL BIYA ? Est-ce encore du journalisme qu’il s’agit ici lorsque ces médias occidentaux estiment que le Cameroun, notre pays, est assis sur un volcan actif, dont l’éruption est imminente, une poudrière en surchauffe dont l’explosion ne saurait tarder ; la faute à l’âge et à la longévité de nos principaux dirigeants, à commencer par le Président de la République lui-même, et au traitement socio-économique que les autorités imposeraient à une jeunesse marginalisée, ostracisée et plus que jamais aux abois ?

Sans la moindre référence statistique crédible, ni aucun indicateur pertinent, ces médias occidentaux servent régulièrement un kaléidoscope d’approximations toutes aussi grossières que futiles, basées sur quelques opinions éparses, et collectées sur la base d’on ne sait quelle méthodologie. En tout état de cause, nos contempteurs ne cachent plus leur impatience à voir la jeunesse camerounaise prendre la voie de l’insurrection populaire, et bouter hors du sérail les équipes dirigeantes actuelles, que les Camerounais dans leur écrasante majorité – et donc y compris ces jeunes eux-mêmes – ont pourtant souverainement choisies de porter à la gestion des pouvoirs institutionnels de leur pays.

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