Cameroun – Daniel Mekobe Sone, président de la Cour suprême: Au nom de Dieu et de la loi

Réputé pieux, le nouveau premier président de la Cour suprême doit se jouer de l’ombre pesante de son prédécesseur.[pagebreak]Avant sa nomination, le jeudi 18 décembre 2014, par le chef de l’Etat, à l’issue du Conseil supérieur de la magistrature, comme premier président de la Cour suprême, Daniel Mekobe Sone connaissait déjà bien les couloirs de la Cour suprême, haute juridiction compétente en matière judiciaire, administrative et de jugement des comptes. En effet, il y officie comme conseiller depuis avril 2012. Soit deux ans déjà.
Ce magistrat hors hiérarchie de premier groupe, est le septième premier président de la Cour suprême. Il remplace Alexis Dipanda  Mouelle, admis à faire valoir ses droits à la retraite. Celui-ci s’est fait remarquer du grand public par la proclamation des résultats des élections, notamment de l’élection présidentielle de 1992, mais aussi lors des différents procès du contentieux pré et postélectoral des élections présidentielles tenues pendant son bail à la Cour suprême. Sa voix trainante et monocorde a marqué plus d’un justiciable.
Daniel Mekobe Sone, la soixantaine bien sonnée, prend le bâton de commandement de la haute juridiction au moment où est annoncée la mise en place du Conseil constitutionnel. C’est dire que dès que le Conseil constitutionnel sera fonctionnel, cet homme à la taille moyenne dont le visage n’échappe pas aux outrages du temps, ne pourra pas statuer, comme son prédécesseur, sur les affaires ayant trait, non seulement aux élections, mais aussi à la vérification de la constitutionnalité des traités ou accords internationaux, des règlements intérieurs des deux chambres du parlement, entre autres.
Ce père de cinq enfants, dont les anciens collaborateurs à la direction de la législation du ministère de la Justice reconnaissent la rigueur et la discrétion est entré dans le corps de la magistrature en 1980. Il va débuter sa carrière comme juge au Tribunal de première instance de Foumban, dans la région de l’Ouest.
Chemin faisant, il sera nommé conseiller à la Cour suprême avant d’être affecté en 1998 comme président de la Cour d’appel du Littoral. En 2010, il est rappelé au ministère de la Justice, précisément à la direction de la législation. Ladite direction se trouve au 3e étage de l’immeuble abritant le parquet de Yaoundé. En avril 2012, il est à nouveau nommé conseiller à la Cour suprême. Il y reste jusqu’à sa nomination jeudi dernier comme premier président de la Cour suprême. Pour ce magistrat, « Dieu n’est jamais distrait ». Sans soute une devise pour ce fils du Moungo, dans la région du Littoral. A la vérité, il est crédité d’une foi profonde.

Pascal Dibamou

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