Cameroun: Bamboutos de Mbouda revendique sa place :: Cameroon

Rétrogradé il y a six ans, le club veut retrouver le sommet après avoir été blanchi dans une affaire de corruption.
On se croirait dans la célèbre série américaine « Cold Case, affaires classées ». Sauf qu’ici, on parle football. Et les « victimes du passé » trouvent le salut. La Chambre de conciliation et d’arbitrage (CCA) du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) a donné, vendredi dernier, gain de cause à Bamboutos de Mbouda, dans l’affaire qui l’oppose depuis six ans, à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Le club avait été rétrogradé pour fait de « corruption grave » lors de la rencontre de la 30e journée du championnat de première division remportée contre Fédéral du Noun (3-2) le 16 septembre 2007. Mais la CCA a reconnu qu’il n’y avait pas de preuve « matérielle attestant le fait de corruption », dixit François Dikoume, président de ladite chambre. Bien plus, « la décision n’était pas juste et Bamboutos de Mbouda n’avait reçu aucune notification de la part de la Fécafoot ». Si l’on se réfère à la sanction de la Fécafoot, il était dit que Nkoun à Rim, alors capitaine de Fédéral, avait « facilité » le troisième but de Bamboutos, tandis que Roger Koss, alors joueur de Bamboutos, était accusé d’avoir remis de l’argent en plein match au capitaine de Fédéral. Toujours d’après François Dikoume, « le corps étranger n’a pas été signalé. Le match n’a jamais été interrompu ».

Me André Duclair Mangoua, conseil du club de Mbouda, réclame réparation. « Nous souhaitons que la Fécafoot prenne acte de la décision de la chambre et remette Bamboutos où il se trouvait lorsque le préjudice a été posé. A défaut, qu’ils nous versent ce qu’il faut pour pouvoir remonter. C’est un préjudice irréfutable », confie-t-il à CT. A Mbouda, on voit déjà le club en Elite One. Joint au téléphone par CT, Emile Onambele Zibi, président de l’Association des clubs d’élite du Cameroun (Acec) lui pense qu’au regard du contexte, on pourrait faire jouer le club en « deuxième division », sans vouloir s’étendre sur la question.

Ce rebondissement fait suite, il y a deux mois, au recours introduit par les dirigeants de Bamboutos auprès de la CCA. Ce recours intervient après une décision prise en 2008 par le Tribunal de première instance du Mfoundi Yaoundé centre administratif. Cette juridiction avait reconnu non coupable le club des faits de corruption qui lui étaient reprochés. A Mbouda, c’est une grande victoire six ans plus tard, puisqu’une autre décision prouve que « nous n’avons pas triché », dixit Me Mangoua. A l’époque des faits, il n’existait pas de championnat de deuxième division, mais des divisions régionales et départementales entre autres. A cette date, on jouait à 18 et Bamboutos avec 42 points, n’était pas relégable. A la Ligue de Football professionnelle du Cameroun (Lfpc), « aucune décision ne peut être prise en l’absence du général Pierre Semengue. Il est bon que nous soyons tous là pour prendre une décision de façon collégiale », confie une source proche. Elle reconnaît d’ailleurs avoir reçu jeudi dernier, une copie de la décision de la CCA. Ce n’est qu’après examen de cette décision par le Comité provisoire de gestion de la Ligue que Bamboutos (végète depuis cette date en division régionale) sera fixé sur sa participation ou non au prochain championnat.

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