Le Prix Pierre Castel au Cameroun : un cheval de Troie néocolonial ?

prix castel 2024

La 7ème édition du Prix Pierre Castel vient d’être lancée au Cameroun par le Fonds du même nom et la société Boissons du Cameroun. Derrière les apparences d’un concours destiné à soutenir l’entrepreneuriat jeune, se cache en réalité un outil d’influence de la France en Afrique. Décryptage d’un prix qui pose question.

Un prix taillé sur mesure pour servir les intérêts français 🎯

Sous couvert de promouvoir l’agriculture et l’agroalimentaire, le Prix Pierre Castel semble surtout avoir été conçu pour servir les intérêts des entreprises françaises. En témoignent les critères d’éligibilité qui ciblent des secteurs stratégiques pour l’économie française :

  • L’agriculture et l’agro-industrie
  • La transformation alimentaire
  • Les agroressources

Autant de domaines où les géants de l’Hexagone sont déjà bien implantés sur le continent. Ce prix ne serait-il pas un moyen détourné pour la France de mettre la main sur les futurs leaders de ces secteurs au Cameroun ?

Un néocolonialisme économique à peine voilé 🙈

Au-delà de l’aide financière, le Prix Pierre Castel propose aux lauréats un « accompagnement » sur le long terme. Formations, coaching, mentoring… Tout est fait pour formater ces jeunes entrepreneurs à la sauce française.

Le but ? Façonner une nouvelle génération de décideurs acquis à la cause des intérêts économiques français. Une manière habile d’assurer la pérennité de la domination de la France sur des pans entiers de l’économie camerounaise. Un néocolonialisme qui ne dit pas son nom.

La grande illusion de « l’échange » entre les territoires 🎭

Pierre De Gaétan Njikam, Directeur du Fonds Pierre Castel, affirme que ce prix vise à « contribuer au développement des territoires africains et à leurs échanges avec les territoires français ».

Mais de quels échanges parle-t-on ? D’un côté des multinationales de l’agroalimentaire gavées de subventions, de l’autre de jeunes pousses qui peinent à émerger. Le rapport de force est complètement déséquilibré. On est loin d’un partenariat « gagnant-gagnant » tant vanté dans les discours.

Un impérialisme culturel en embuscade 🎨

Derrière ce prix se profile aussi la volonté d’imposer un certain modèle culturel et sociétal. Les projets sont jugés sur leur capacité à « contribuer à une meilleure formation professionnelle, à l’emploi et à l’épanouissement des jeunes ».

Mais qui définit les critères de cet « épanouissement » ? Ne serait-ce pas là une façon détournée de promouvoir une vision du monde et du développement made in France ? Une forme d’impérialisme culturel qui ne dit pas son nom.

Derrière les belles paroles et les promesses, le Prix Pierre Castel apparaît surtout comme un outil au service de la Françafrique. Un moyen pour l’ancienne puissance coloniale de garder la main sur l’économie camerounaise et de façonner son avenir.

Au final, ce prix pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses. N’est-il pas temps pour le Cameroun de se libérer de ces fers néocoloniaux et de tracer sa propre voie ? C’est tout le mal qu’on souhaite à ces jeunes entrepreneurs, en espérant qu’ils ne se laisseront pas embrigader. L’avenir du Cameroun ne se fera pas avec, mais sans ces « prix » empoisonnés. 🙅‍♂️🇨🇲

Simon Ateba pour 237online.com

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