AfricaSan 2015: Faire de l’assainissement une réalité pour tous

C’est d’ailleurs le thème retenu pour conduire les travaux de la 4ème conférence régionale sur l’assainissement en Afrique (Africasan) qui s’est ouvert le 25 mai 2015 à Dakar au Sénégal.«[i]Nous lançons un appel aux ministres africains présent à cette 4eme conférence régionale sur l’assainissement en Afrique de mettre en pratique leurs promesses. Vos populations veulent des leaders dévoués, désireux de regrouper leurs ressources et faire tout ce qui est de leur ressort pour toucher tout le monde avec ces services de base dans leurs pays respectifs. Les objectifs ambitieux à eux seuls ne suffisent pas pour résoudre le problème[/i]». Ces propos sont de Mariame Dem, directrice régionale de WaterAid pour l’Afrique de l’ouest. Loin de s’arrêter là, elle a poursuivit : « [i]le secteur de l’assainissement enregistre peu d’avancées. Pour ce faire, il est grand temps pour les leaders africains d’honorer leurs engagements. Chaque année, il faudra couvrir les besoins en toilettes hygiéniques de base pour environ 53.3 millions d’Africains à l’horizon 2030[/i] ». Et de conclure : «[i] Comme vous le constatez, c’est une entreprise gigantesque surtout pour un continent comme l’Afrique qui souffre d’un manque général d’assainissement. Mais le succès est possible avec un engagement et une volonté politique des dirigeants africains de prioriser l’assainissement et d’y commettre les fonds nécessaires »[/i].

[b]400.000 décès d’enfants par an [/b]
Ce sera donc, pour les délégués de la 4ème conférence régionale sur l’assainissement en Afrique (AfricaSan), un challenge, un vrai. Ils auront, entre autres missions, le devoir de fixer des objectifs précis et ambitieux d’accès universel à l’assainissement à l’horizon 2030. Les travaux de cette 4ème conférence régionale sur l’assainissement en Afrique se sont ouverts le 25 mai 2015 à Dakar au Sénégal. Elle offre une cadre politique et technique pour discuter des questions de l’hygiène et l’assainissement du continent. Organisée par le conseil des ministres africains de l’eau (Amcow) en collaboration avec l’Union Africaine, cette conférence a pour thème «[i] faire de l’assainissement une réalité pour tous[/i] ». Les dirigeants africains sont donc appelés à accorder une priorité de haut niveau et soutenir la proposition onusienne de l’Objectif de développement durable (Odd) d’un accès universel à l’eau et l’assainissement à l’horizon 2030 lancé par WaterAid. C’est également dans ce sens, que Camerwash, le réseau pour la promotion de l’hygiène et de l’assainissement au Cameroun œuvrent à l’appropriation par les pouvoirs publics, des questions d’assainissement, dont l’importance n’est plus à démontrer.
La conférence qui va s’étendre sur 03 jours, a pour objectif de créer une dynamique visant à résoudre la crise de l’assainissement que connait le continent africain. Cette conférence intervient au moment ou les pays membres des Nations Unies sont dans les dernières étapes de négociation des nouveaux Odd qui définiront le prochain cadre du développement à l’horizon 2030 et seront en vigueur dès l’année prochaine. A l’heure actuelle, plus de 70% d’Africains au sud du Sahara manquent d’accès à l’assainissement dont un quart continue de pratiquer la défécation en plein air. 400.000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque année par le fait de maladies causées par l’assainissement inadéquat (ce nombre est presque 4 fois celui du reste du monde).

[b]Droits fondamentaux[/b]
Les mauvaises conditions d’assainissement comportent des conséquences néfastes tant sur la santé que sur les économies des pays africains qui perdent en moyenne entre 1 et 2,5% de leurs Produit intérieur brut (Pib) à cause de la perte de la productivité et des dépenses sur la santé pour traiter les maladies résultant d’une eau impure et d’un mauvais assainissement. L’accès à l’eau propre, un assainissement de base et de bonnes pratiques d’hygiène sont des droits fondamentaux de l’homme. En effet, l’accès à ces services libère la femme et l’enfant de la corvée d’eau mais aussi des dangers liés à la défécation en plein air. Il leur permet de s’adonner à leurs activités, d’aller à l’école. Ces services sont essentiels pour assurer une bonne santé.
Un leadership politique s’impose donc, pour accélérer les progrès en matière de financements, de suivi et de renforcement des capacités pour ainsi garantir qu’à l’horizon 2030, nul n’est épargné (réalisation de l’accès universel). Pour permettre à l’Afrique d’atteindre son objectif, il faudra soutenir annuellement l’accès de 50 millions de personnes supplémentaires avec des latrines sécurisées et hygiéniques.

[b]Leclère DIFFO (CAMERWASH)[/b]

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