Disparition du fondateur de Jeune Afrique – Xavier Messè « Béchir Ben Yahmed, tel que je l’ai connu »

Béchir Ben Yahmed

Il y a cinquante ans, Xavier Messè faisait ses premiers pas dans le journalisme, à la rédaction de ce magazine panafricain. Il raconte…

Ce 03 mai 2021, il est 15h. Une conférence sur la Journée mondiale de la liberté de la presse venait à peine de commencer dans l’amphithéâtre de l’Ecole supérieure des sciences de l’information et de la communication de Yaoundé (Esstic), quand je reçois un appel de Charles Onana depuis la France. Je ne peux pas décrocher dans ces circonstances. Je demande à notre confrère écrivain de me faire un message. Il écrit : « Béchir Ben Yahmed vient de casser la pipe ». Cette information vient d’une personne fiable. Mais, en cette période des Fakes news, je n’ose en parler. Je consulte rapidement sous le pupitre les informations diffusées sur whatsapp. Omer Mbadi, journaliste à la rédaction économique de Jeune Afrique confirme : « BBY est mort ce matin à l’hôpital Lariboisière de Paris, des suites de la Covid 19 » écrit-il. Je glisse un petit mot au professeur Laurent-Charles Boyomo Assala, directeur de l’Esstic qui est en train de prononcer son discours d’ouverture de la conférence. Il charge Alain Belibi, membre du panel d’annoncer la triste nouvelle.

L’ancien directeur central de la Crtv ordonne aussitôt une minute de silence en l’honneur de l’illustre disparu. L’assistance est médusée. Un grand nom de la presse africaine venait de casser sa plume. Désormais, nous parlerons de Béchir Ben Yahmed (BBY) au passé. Une page se tourne. Depuis quelques semaines, par pure intuition, je demandais régulièrement des nouvelles de BBY. Certains journalistes de la rédaction de J.A. que je rencontrais me disaient que « BBY est fatigué. Ses apparitions sont sporadiques ; il marche péniblement, il est arc-bouté. Il a laissé la direction exécutive de son groupe à son fils Marwane Ben Yahmed ; il garde néanmoins un regard vigilant sur certains dossiers et sur certains collaborateurs qui l’ont accompagné, et qui ne feraient pas forcément partie du dispositif opérationnel de son héritier de fils. »

BBY était un journaliste et manager qui m’a marqué dans ma carrière de journaliste. C’était une école de journalisme et un modèle de gestionnaire d’une entreprise de presse. En septembre 1971, Il instruit Jean-Louis Gouraud, un fringant jeune journaliste français, alors directeur de la rédaction de J.A. de m’accorder le parrainage de son journal afin de me permettre de postuler l’entrée au Centre de formation de journaliste de Paris. Ce parrainage est assorti d’une condition : que je travaille à mes moments de disponibilité à la rédaction, avec une rémunération conséquente. Je ne m’attendais pas à une pareille aubaine : bénéficier d’un cadre aussi prestigieux pour la mise en pratique chaque semaine des enseignements théoriques reçus à l’école. J.A. est, toute proportion gardée, semblable à l’Unesco ou à l’Onu : on retrouve dans la rédaction des Européens, des Asiatiques, des Arabes, des Antillais et des Africains. Les journalistes de ces différentes aires géographiques traitent avec aisance et leur sensibilité l’information de leur zone d’origine. C’était là une vision et une originalité de BBY.

« L’intello »

BBY n’a jamais voulu être confiné dans le moule d’un simple éditorialiste. Il se voulait aussi intellectuel. Ses portes et les colonnes de J.A. sont ouvertes aux penseurs. S’y exprimaient : Ibrahima Kaké de Guinée, Frantz Fanon de Guadeloupe, Aimé Césaire de Martinique, Paul Bernetel de Guyane, Edouard Maunick de la Réunion, Amin Maalouf du Liban, Jean-Pierre Ndiaye du Sénégal, Guy Menga du Congo Brazzaville, Elikia Mbokolo de la RDC, James Onobiono ou Manu Dibango du Cameroun, Kateb Yassine d’Algérie, Jean Ziegler de Suisse, Rhoda Scott ou James Baldwin des Etats Unis, pour ne pas citer tout le monde. Tout ce beau monde se rendait à la rédaction du journal.

Un exemple de la complicité de BBY avec le monde intellectuel : James Onobiono soutient une thèse à l’Université de Paris-Jussieu. Le thème de sa thèse traite de la résistance pour la construction des plateformes offshores pour l’exploitation pétrolière. Le monde industriel français est curieux et impressionné par l’hardiesse de cet Africain. La soutenance se termine avec les félicitations du jury à l’impétrant. BBY avait dépêché à cette soutenance son chroniqueur en la personne de Jean-Pierre Ndiaye. James Onobiono fera la couverture de J.A. avec le titre sobre et historique de : « Félicitations docteur ! »

Un passage obligé

Les locaux de J.A. se trouvaient en ce moment-là au 57 bis, avenue des Ternes dans le 17è arrondissement de Paris. C’était un siège à deux compartiments. Le premier compartiment à deux niveaux hébergeait au rez-de chaussée les services administratifs. La rédaction se trouvait au 1er étage. Le second compartiment était séparé du premier par une cour avec jardin au centre duquel était construit un jet d’eau. Dans le second bâtiment est logé le bureau de BBY. C’était un bâtiment construit en bois ciré, avec de larges fenêtres vitrées. De la salle de rédaction, nous avions le regard plongé sur les bureaux de BBY. Nous pouvions « contrôler » ses mouvements, ses faits et gestes, identifier aussi ses visiteurs.
BBY habitait la rue de Bac dans le 7è arrondissement de Paris. Pour se rendre à la direction de J.A. partant de chez lui, il fallait traverser la Seine par le pont de l’Alma, remonter la place de Trocadéro, contourner celle de l’Etoile (rebaptisée place Charles de Gaulle) avant de descendre au 51bis, de l’avenue des Ternes. C’est une distance d’environ 5km. Quand il fait beau temps, BBY parcourt cette distance à pied en aller et retour. Le cas contraire, il emprunte son véhicule, une petite Fiat de la série Ritmo. Nous l’appelions « la tortue » en raison de sa petite forme arrondie. Elle est facile à garer dans les rues encombrées de la capitale française. BBY la préférait aux grosses cylindrées.

Le patron de J.A. recevait souvent dans son bureau ou dans le jardin, des personnalités politiques et intellectuelles de tous les horizons. Si les entretiens devaient être exploités à des fins éditoriales, BBY s’entourait de quelques journalistes seniors choisis selon la thématique des entretiens ou la région géographique de l’invité. Ces journalistes étaient toujours triés dans un cercle où on retrouvait souvent selon les circonstances, deux ou trois d’une pléiade de privilégiés qui était constituée de : Siradiou Diallo, Senen Andriamirado, Habib Boularès, Hamid Barrada, Jean-Pierre Ndiaye, Abdelaziz Dahamani, Mireille Duteil, Amal Naccach, Philippe Gaillard, Jean-Louis Gouraud, Amin Maalouf, Paul Bernetel, Buana Kabué, Bruno Krynen, Jean-Louis Buchet, ou accessoirement Esther Diata (Maria Kalalobè) Mohamed Selhami… De ce dernier, je suis resté très proche. Chaque fois que je vais à Casablanca, je suis heureux de me rendre au siège de « Maroc Hebdo », un grand magazine que Selhami a créé à son retour au pays natal.

J.A. est devenu un passage obligé pour les politiques au pouvoir ou les opposants. Il ne voulait pas être étiqueté. Il recevait avec les mêmes égards : Medi Ben Barka, Léopold Sédar Sengor, Abdoulaye Wade, Mahtar Mbo, Pascal Lissouba, Mobutu Sese Seko, Omar Bongo, Robert Galley, Michel Jobert, Edem Kodjo, Didier Ratsiraka Babacar Ndiaye…
Il se tenait pour la rédaction deux importantes réunions dans la semaine : le conseil de la rédaction autour de BBY, et la conférence de rédaction. Prenaient part au conseil, le directeur de la rédaction, le rédacteur en chef et ses adjoints, et les chefs des rubriques. Le conseil de la rédaction est un conclave de type du Politik Bureau. De là, viennent les grandes orientations pour le traitement des sujets. Le lendemain de ce conclave, se tenait la conférence de rédaction sous la direction du Rec. Tous les rédacteurs y participaient. BBY y venait par moment. Quand il y venait, il s’asseyait modestement au fond de la salle, écoutait ses journalistes défendre leurs sujets. Il demandait humblement la parole au Rec pour émettre un vœu. Cette conférence se passait en deux temps : la proposition des sujets et la critique de la précédente édition. Amin Maalouf avait la charge de la critique. Ce Libanais au visage massif et à la voix douce était un impitoyable dans ses observations. Il lui arrivait parfois, muni d’un typomètre, de rappeler à Christian Rakotomalal, le secrétaire de rédaction, qu’une photo avait été mal calibrée ; que ce défaut faisait perdre à la page sa beauté ! Amin Maalouf était très attaché au beau récit. Je ne fus pas surpris d’apprendre qu’il remportait des prix littéraires par ses livres. Parmi ces prix, il avait empoché le célèbre Prix Goncourt.

Raymond Morineau appuyait les observations d’Amin. Il était relecteur pendant 30 ans chez Larousse. A sa retraite, BBY le convainc d’accepter un deuxième emploi à J.A. Quand il décida d’arrêter définitivement de travailler, la rédaction lui consacra la Une du journal. Amal Naccach fut chargée de signer le portrait de l’expert imperturbable de la stylistique, de la syntaxe, du vocabulaire, de la grammaire et de la typographie. Kaci, ce caricaturiste algérien dessina Morineau en blanchisseur qui ramasse les mauvaises copies jetées dans une corbeille. Il les repasse au fer, les rend reluisantes et propres à la lecture. Tout cela entretenait une ambiance de cordialité à la laquelle des apprenants comme Nzamba Afrikuyen, Lofembe Ekofo, Antoine Epassi, Mohamed Maïga et moi-même apprenions des choses utiles à la profession.

«Mauvais journaliste »

Lorsqu’il apparut une fois à la conférence de rédaction, il était remonté sans laisser transparaitre sa colère. Le journal venait d’être saisi en même temps en Algérie et au Sénégal. Une seule saisie représentait une perte énorme pour la trésorerie de l’entreprise, à plus forte raisons deux saisies dans deux grands bassins du lectorat, c’en était trop ! BBY s’indigne. Il le manifeste en ces termes : « Lorsque J.A. est saisi, c’est que le rédacteur de l’article aura été un mauvais journaliste… On peut tout écrire, sans se faire saisir », le fait-il remarquer à l’ensemble de la rédaction. Il enchaine : « L’Agence France Presse est une source importante de l’information brute pour nous. Cela ne suffit pas. J’apprécie la volonté de Messè qui se rend tout le temps aux sources pour recouper des informations auprès des personnalités du continent qui débarquent à Paris… » Une telle reconnaissance venant de BBY à un jeune apprenant, ce fut à la limite, une consécration pour moi. Les seniors de la rédaction commencèrent à s’intéresser à moi. Le Rec me confia un premier reportage. Il fallait que je me rende auprès des étudiants africains à l’université de Tours au centre de la France. Ce fut fait. Puis une autre sortie à Fos-sur-Mer, près de Marseille. Suivront ensuite des reportages plus prestigieux au Congo-Brazzaville, au Rwanda, au Burundi, en Ouganda, au Mali.

« Vas travailler »

Entre 1975 et 1976, il se produisit deux malentendus sur mes articles. Heureusement, je m’en sortais grandi devant BBY. Le premier malentendu est relatif à la compagnie multinationale Air Afrique. Un conseil des chefs d’Etat actionnaires de cette compagnie panafricaine de transport aérien se tient à Lomé au Togo. Ce conseil est doublé d’un autre pour l’administration d’Hotafric. C’est une société de développement hôtelier et touristique qu’Air Afrique avait créée en 1961, à l’instar de ce que font les grandes compagnies aériennes. Air France a en modèle les hôtels Méridien. Pourquoi ne pas faire aussi comme ces compagnies ? Je dois faire un papier sur les difficultés financières d’Hotafric. Son Pdg est Gabonais (j’oublie son nom) et ami personnel de BBY. Je demande à Mohamed Khédir, chef de la documentation de mettre à ma disposition toutes les informations relatives à Hotafric. C’est un personnage méticuleux, impeccablement habillé à l’anglaise. Il confie la tâche à Monique Mas, une jeune fille frêle et aimable. En consultant cette documentation, je découvre que dans une livraison de J.A., le Pdg d’Hotafric avait accordé un an plus tôt une interview à Jos-Blaise Alima, alors Rec adjoint. Je cite cette interview. Lorsque le journal paraît, le Pdg envoie une violente protestation à BBY. Il me traite d’un menteur à qui il n’a jamais accordé une interview. BBY me convoque. En traversant le jardin pour son bureau, mes jambes flageolent. Je ne connais pas la raison de cette convocation. Face à lui, il ne parle pas. Il me tend la protestation de son ami. Il n’a pas l’air content. Je lui ramène aussitôt J.A. avec l’interview citée. Il me regarde rassuré et instruit : « Vas préparer une mise au point ».

Le deuxième malentendu intervient un an après. Le professeur Jean Ziegler également proche de BBY publie chez Seuil « Une Suisse au-dessus de tout soupçon ». Le livre est un brûlot qui dénonce le secret bancaire helvétique. L’attachée de presse du Seuil obtient pour moi un entretien avec l’auteur. Je tiens une exclusivité ! Au moment des échanges, une consœur de Rfi me prête son Nagra pour enregistrer l’entretien. Quand l’interview est publiée, Jean Ziegler depuis Genève appelle son ami : « Je n’ai pas accordé d’interview à J.A. !», fulmine t-il. De nouveau, je suis convoqué. BBY me reçoit debout et lance : « Alors, maintenant tu publies des interviews fictives ? » J’explique ma rencontre avec Jean Ziegler et les raisons du micro de Rfi à cet entretien. Il rappelle aussitôt son ami en ma présence, ce dernier le rassure : « Ah, j’ai bien reçu ce jeune homme, mais je croyais qu’il venait de Rfi », rassure t-il. BBY est visiblement satisfait. Il me dit calmement : « Vas travailler ».

Sobre

De ma vie de curieux voyageur sur quatre continents, je n’avais jamais rencontré quelqu’un d’aussi travailleur, sobre, humble et ascétique comme BBY. Il arrive à son bureau généralement autour de 9h. Il prend sa tasse de café en lisant le chariot des journaux qui lui a été acheminé. Dans ce chariot, il y a la presse allemande, anglaise, française et arabe. Il la parcourt. Il fait l’administration, il accorde des audiences. Vers 16h, il quitte son bureau pour sa résidence. Il ne prend de pause de déjeuner. En revanche, une fois par an, il offre un grand repas au personnel de son groupe. C’est à cette occasion que BBY échange avec tout le monde en passant de table en table.

J.A. n’a pas toujours baigné sur l’or. Ses ventes sur le continent, bien qu’importantes, ne pouvaient suffire pour financer une entreprise assise sur deux continents. Il fallait déployer sur l’Afrique des stratégies marketing et commerciale pour renforcer la trésorerie. Pendant que Danielle Ben Yahmed, une belle blonde éternellement souriante, Bernard Chaouat et Ben Yedder se déployaient pour ces objectifs sur le Maghreb, Anani Rabier Bindzi, Bruno Thiam, Blaise Pascal Talla et plus tard Noël Ngouo-Ngabissio ratissaient de leur côté, le sud du Sahara. Il arrivait même des moments où, à la fin du mois, la comptabilité remettait les chèques des salaires du personnel vendredi à 16h. Les guichets de la banque étant fermés, la trésorerie avait un répit pour négocier des escomptes durant le week-end. Ces tensions de trésorerie n’étaient pas une raison suffisante pour prostituer le journal. Quand BBY accepte l’invitation du président Houphouët-Boigny de Côte d’Ivoire à visiter ce pays, il dit à son hôte : « J’ai 3 jours à passer ici. Pouvez-vous me faire visiter quelques villes par hélicoptère afin de gagner du temps ? » Lorsque le chef de protocole d’Etat lui annonce que son séjour est pris en charge par l’Etat, BBY répond : « Merci, J.A. a pris en charge mon séjour. Faites convertir cet argent en abonnement afin que les Ivoiriens lisent J.A.».

Les intellectuels radicaux africains l’accusaient d’être de connivence avec les régimes néocoloniaux d’Afrique qui financent son journal. Jean-Pierre Ndiaye, proche de Senghor et de BBY se charge de répliquer. « Si vous vous comportez ou écrivez des livres ou des articles comme en 1960, c’est que vous n’avez pas compris que le monde avance et l’Afrique avec ».

Un hasard

En mars 2003, le général François Bozizé prend le pouvoir par les armes à Bangui en RCA. Deux jours après son entrée victorieuse dans la capitale, je parviens à le joindre sur son téléphone satellitaire. Je lui demande s’il accepterait d’assurer ma sécurité afin que je me rende en RCA pour prendre la température du pays. La promesse est faite. Je visite Carnot, Sarki, Bocaranga, Bouar, Bozoum, Mbaïki et Bangui. Pendant que je prends un café dans mon hôtel avec Nzanga Mobutu, quelques jours avant qu’il ne soit nommé ministre d’Etat chargé de l’Agriculture en RDC, par le président Joseph Kabila, je constate qu’un Européen blond de grande taille a son regard posé sur moi. Je décide de satisfaire sa curiosité. Je vais le saluer : il s’agit de Jean-Louis Gouraud, ancien directeur de la rédaction, celui-là qui avait signé mon admission à J.A. « Xavier, toujours habité par la flamme du journalisme ! », s’exclame t-il. « Envoie-moi ton reportage à Paris », souhaita t-il. Cela fut fait.

Le lendemain, je vais prendre la température de la ville à « Matignon ». C’est un bar-restaurant. Tout Bangui politique, intello, journalistique et patronal s’y rend pour dévider. Je reconnais François Soudan à son visage carré et à sa mèche rebelle. « Nous nous sommes croisés dans les couloirs de J.A. sans se parler. J’arrivais dans la maison quand tu en partais. Pour mon test de recrutement, il m’avait été demandé de faire une lecture critique de tes articles », me révéla l’actuel directeur de la rédaction de J.A.

Par un formidable hasard créé par le journalisme, je me retrouve à Bangui avec deux directeurs de la rédaction de J.A. : l’ancien qui m’avait recruté et l’actuel qui m’avait remplacé ! De tout cela, un homme reste au centre, c’est BBY. Des stèles, des rues, des salles de rédaction, des fondations et des prix lui seront dédiées en Afrique et au-delà.

Xavier Messè

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *