Cameroun – Coronavirus: Le Maire du Mayo Oulo Boubakari Djidda porté disparu

Boubakari Djidda

Les populations de la Commune de Mayo Oulo réclament leur Maire Fsnc M. Boubakari Djidda absent de son poste depuis sa victoire en février dernier.

Le nouveau Maire élu Fsnc de Mayo Oulo M. Boubakari Djidda est invisible sur le terrain de la mobilisation contre le Covid-19. La Commune de Mayo Oulo qui compte les groupements du canton de Mayo Oulo, le groupement du canton de Dazal, le groupement du canton de Daba, le groupement du canton de PeskeBori, le groupement du canton de Doumou, le groupement du canton de Guirviza attendent les actions du Maire vainement. Comme partout ailleurs, les populations attendaient la mise à leur disposition des kits complets de lavage des mains qui tardent encore à venir. En parcourant le Mayo Oulo, on rencontre deux maigres banderoles faites par des sérigraphes non experts, une au niveau d’Express Union et de l’hôpital de district de Mayo Oulo. Le marché de Mayo Oulo qui accueille un monde fou tous les jeudis est à la merci du Corona virus. Les grands carrefours du Lamidat, la cour du lamidat de Mayo Oulo, l’hôpital de district, les restaurants et les services publics à qui mieux mieux. Chacun y va à sa façon pour lutter contre le Covid-19. D’aucuns pour s’arrimer aux mesures du Gouvernement ont adapté les bidons de 30 litres pour exiger le lavage obligatoire des mains.

« Je suis contraint de percer le bidon pour exiger le lavage des mains à mes clients. Nous n’avons pas de Maire à Mayo Oulo, après les élections il est porté disparu, nous voulons lancer même un avis de recherche nationale », ironise une tenancière de restaurant. « Comme il est Dourou de l’Adamaoua, peut-être qu’il est rentré chez ses frères Ndi qui ont besoin de lui. Il nous a trompé qu’il est Fali alors qu’il ne l’est pas, nous le raccompagnerons vers ses frères », regrette un autre. Une source proche du staff and line du Maire affirme que BoubakariDjiddacontractant en douanes, fabriqué par M. Dakolé Daissala, est un illettré, il ne peut gérer la Mairie, il préfère aller applaudir à l’Assemblée Nationale.

Actuellement c’est son 4e adjoint qui tient les rênes de la Mairie. « Le bureau du Maire est devenu notre salle de séjour et rien ne marche à la Mairie. Nous avons renversé le Rdpc mais nous regrettons que ce soit M. Djidda qui soit Maire. Nous l’avions soufflé au Président National du Fsnc Issa Tchiroma Bakari, ça n’a pas trouvé écho », affirme la même source Fsnc.

Une mairie jetée dans la rue

« Un Maire qui prête serment après ses adjoints, c’est dans quel pays », affirme un agent de la Mairie qui continue à signaler l’absence du Maire depuis son élection. « Tout est bloqué à la Mairie, même le salaire ne passe pas. La Mairie de Mayo Oulo est jetée dans la rue, nous avons les larmes aux yeux », se plaignent les agents de la Mairie. On attend le changement promis, le changement ne vient pas. « Monsieur BoubakariDjidda s’est découragé depuis le jour où il croyait trouver dans la caisse de la Mairie les 1 027 849 984f de budget de 2020 voté en recettes et en dépenses par les 41 conseillers municipaux par la délibération du 28 novembre 2019.

Quand il s’est rendu compte que c’est plutôt lui le Maire qui doit aller à la recherche de ce budget qui n’est que prévisionnel, sa chaussure s’est décollée sur place. Il a jugé mieux aller à l’Assemblée, le chemin le plus facile où il ne travaille pas avec les chiffres prévisionnels», explique l’un des conseillers municipaux Fsnc. « Ils ont enlevé tous les percepteurs des marchés pour les remplacer avec des nouveaux qui ne maîtrisent pas le travail.

Même s’il fallait changer l’équipe ilfaut le faire progressivement. Ils ont suspendus la taxe sur les céréales qui renflouait les caisses de la Commune. Alors d’où proviendront les recettes propres de la Mairie ? Ils sont venus avec un gros cœur voilà les résultats escomptés à deux mois seulement des élections. On a peur de retrouver la Mairie au fond du Barrage de Goloza d’ici avant la fin de leur mandat. Il faut sauver Mayo Oulo, nous crions fort aux oreilles d’Issa Tchiroma Bakari le président national du Fsnc. S’il ne fait rien, nous sommes foutus à Mayo Oulo », se plaint un autre ancien percepteur des droits de place dans les marchés.

Incertitudes

Rien que 2 personnes sur 10 portent les masques à Mayo Oulo Centre. La situation est plus pire dans les campagnes où la population n’est pas sensibilisée sur les mesures barrières édictées par le Gouvernement. Elle est ignorante du port obligatoire du masque et des dispositifs de lavage des mains, moins encore de la distanciation sociale. « Nous ignorons les mesures du Gouvernement puisque personne ne nous les a évoquées. C’est difficiles de capter la Radio nationale dans les villages, rares sont ceux qui ont la télévision chez eux. Il faut être un peu nanti pour se doter de tout cela. Avoir un écran de télévision, avoir une plaque solaire pour s’alimenter en énergie électrique, c’est pour les aisés. Si Corona vient ici chez nous,
nous sommes tous morts», affirme Monglo, habitant de Guirviza trouvé au marché périodique de jeudi à Mayo Oulo.

« Quand nous voyageons dans les autres communes on trouve partout des kits de lavage des mains déposés par la Mairie, mais chez nous à Mayo Oulo, rien que les associations qui ont essayé de relever le défi. On avait porté trop notre espoir sur Boubakari Djidda, rien ne nous rassure encore pour l’avenir. A l’aube de son mandat voici son cliché, qu’attendons-nous alors au crépuscule ? Qu’Allah nous délivre seulement du Covid-19. Aucune chefferie traditionnelle n’a reçu un kit de la Mairie. Nous ne savons plus qui est le Maire de Mayo Oulo », répond un chef traditionnel trouvé au marché de Mayo Oulo. Il y a un manque criard sur la sensibilisation aux respects des mesures barrières sur la pandémie du Covid-19 même.

Quelques personnes interrogées sur le Covid-19 ont affirmé n’avoir aucune bonne information à propos. « J’ai entendu parler de Corona, mais en français, une langue que je ne connais pas. Nous on croyait que le Maire allait mettre des agents de sensibilisation sur le terrain ; mais peine perdue. On a appris de bouche à oreille que c’est la toux sèche, que si l’on tousse il faut amener le tousseur à l’hôpital et que monsieur Corona ne viendra pas au Nord car il n’aime pas le soleil.

Nous continuons à faire nos prières dans nos mosquées et dans nos églises, on se salut bien avec les mains.Corona c’est le diable qui vient suspendre la fraternité, l’humanisme et suspendre les religions », argumente un autre.« Comment pourront-ils gérer la Mairie avec 31 conseillers sur 41 qui n’ont jamais mis pied à l’école du blanc. Le Maire passe toute sa vie à Yaoundé. Après les élections, il est revenu le lundi 13 avril pour un tapage qu’il qualifie de sensibilisation contre corona avec autour de lui le Sous-préfet et son état-major, tout une forte délégation pour se vanter d’avoir quelques maigres pulvérisateurs, les masques et le gel hydro alcoolique. Où sont passés ces matériels ? Dès qu’il a éteint le moteur de sa voiture le soir, il est reparti directement sur Yaoundé. La prochaine fois quand il sera de retour, nous allons exiger qu’il se mette en quarantaine car il séjourne dans un foyer de contamination du Covid-19 », affirme une voix bien autorisée à Mayo Oulo Centre. Les associations au chevet des populations Notoirement dans la ville de Mayo Oulo, l’association sportive Abdourazack Sport Academy a relevé le défi. Elle a offert une trentaine de sceaux robinets.

Des récipients marquetés bien visibles à des endroits stratégiques de la ville de Mayo Oulo. Le directeur Abdourazack joint au téléphone confirme qu’en perspective une trentaine de récipients sont en cours de livraison pour les villes de Doumo et Dourbeye. Deux cartons de masques sont prêts pour être distribués gratuitement aux populations qui en ont besoin. Déjà 100 masques ont été remis au délégué d’arrondissement de la jeunesse et de l’éducation civique. 200 autres masques sont remis au président de l’Ojrdpc de Dourbeye. D’ici la fin du mois d’avril Doumo ; Mandama, Peske Bouri et les autres localités auront leurs parts de matériels destinés à la lutte contre le Covid-19. Pour une gestion collective de la crise sanitaire, une autre associative dénommée « All For Mayo Oulo » apprête aussi son don en matériel de lutte contre le Covid-19.

Galim MURTALA

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