Logements sociaux de Mbanga-Bakoko : Pourquoi le processus d’attribution piétine

Logements sociaux de Mbanga-Bakoko

Si lors de la rencontre qui s’est tenue à Douala le 1er février, le ministre du Développement urbain et de l’habitat s’est réjoui de la présence de tous les acteurs du processus, elle a surtout fustigé l’inexpérience de certaines entreprises locales adjudicataires du projet.

Il y a une dizaine d’années que les premiers logements dits sociaux sont sortis de terre, que ce soit à Douala ou à Yaoundé, et une demi-douzaine d’années que l’Etat du Cameroun avait commencé le processus d’attribution. Pour ce qui concerne les logements sociaux de Mbanga-Bakoko, le ministre du développement urbain et de l’habitat était à Douala le week-end dernier. Après avoir visité lesdits logements, elle a tenu une séance de travail avec les potentiels acquéreurs, question de faire le point sur les écueils qui ont émaillé leur processus d’attribution. Des embuches que le ministre Ketcha Courtès a tenu à aplanir avec les différents partenaires au projet.

Lors de la rencontre qui s’est tenue à Douala ce 1er février 2021, le Minduh s’est réjoui de la présence de tous les acteurs du processus à savoir la Crédit Foncier du Cameroun, la Société Immobilière du Cameroun, ses plus proches collaborateurs du ministère et surtout les premiers attributaires de 2013 et 2014, qui pour certains d’entre eux avaient fait des avances de sommes d’argent en termes de dépôts personnels en vue de bénéficier du soutien de l’Etat via le Crédit Foncier du Cameroun. Les parties prenantes se sont entendues sur la situation exacte qui prévaut à l’heure actuelle quant au processus d’attribution desdits logements sociaux.

C’était aussi l’occasion pour le ministre Ketcha Courtès de faire comprendre à ceux qui n’en sont pas encore convaincus, que la volonté du président de la République de loger le maximum de camerounais n’a pas changé ; mais que cette volonté s’est tout simplement heurtée à certaines réalités sur le terrain, notamment la nécessité pour les acquéreurs de s’arrimer aux exigences du titre de propriété, document qui permet au Crédit foncier de préfinancer en soutenant les acquéreurs comme une banque de premier ordre. Il convient de rappeler que les prix desdits logements oscillent entre 19 et 22 millions de Fcfa, voire 30 millions et plus pour les hauts standings.

Les raisons du retard

Il se trouve que le processus d’attribution s’est heurté à certaines réalités qui pour la plupart sont liées à « l’inexpérience » de certaines entreprises locales adjudicataires du projet, qui ne sont pas allées jusqu’au bout de leur mission. « Cependant, dit le ministre, le gouvernement met toute son énergie pour que la vision du chef de l’Etat et en l’occurrence le souhait du président de la République Paul Biya de loger le grand nombre ». Depuis un an et demi, dit-elle, « les premières clés des appartements ont été données à ceux qui ont payé cash c’est-à-dire la totalité des sommes exigées ». Pour ceux des acquéreurs qui ont fait les premiers versements et qui devront payer mensuellement suivant un contrat jusqu’à total épuisement de la somme exigée, ils sont listés au nombre de 119 acquéreurs enregistrés. Le ministre du Développement urbain et de l’habitat a donné à ces derniers un délai d’une semaine pour leur permettre de mettre à jour les dossiers ou de les réactualiser pour certains dossiers qui étaient devenus caducs parce que les concernés avaient soit perdu leurs emplois entre temps ou changé d’activité.

D’ailleurs il y en a qui demandent à sortir du contrat et à être rembourser parce qu’entre temps ils auraient trouvé une autre solution à leur besoin de logement. Il est à noter que cela fait 7 ans que le processus a commencé et entre temps beaucoup d’eau a coulé sous le pont ; certains de ces logements sont délabrés et d’autres vandalisés par les malfrats parce qu’abandonnés dans la broussaille. Il n’y a pas longtemps qu’un poste de police venait d’y être installé et le ministre a rassuré que cette sécurité sera renforcée avec un poste de gendarmerie et d’autres infrastructures sociales telles les écoles et les centres de santé y seront installées avec le concours de ses collègues d’autres départements ministériels.

Le Crédit foncier quant à lui dispose d’un délai d’un mois pour peaufiner lesdits dossiers afin que les premiers logements dits sociaux soient définitivement attribués. Par ailleurs, Célestine Ketcha Courtès envisage avec certains potentiels acquéreurs la possibilité pour la Sic de « poursuivre l’œuvre de construction massive d’autres logements sociaux, afin qu’ils soient attribués à titre de location-vente ou même de location simple », a-t-elle conclu, à la satisfaction générale de nombre de participants soucieux de se loger dans des conditions décentes.

Rodrigue TCHOKOUAHA

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