Marie Thérèse Abena Ondoua, ministre de la Promotion de la femme et de la famille : « Ces actes odieux et malsains qui chosifient la jeune fille »

Marie Thérèse Abena Ondoua

Des images indécentes et choquantes mettant en scène nos filles et nos enfants dans les séances de partouze et de sextape inondent les réseaux sociaux depuis un certain temps.

Le cas le plus récent est celui d’une jeune fille de 18 ans abusée par des bourreaux, filmée en plein ébat sexuel dont les images et la vidéo ont été balancées dans les réseaux sociaux. Ce triste évènement s’est déroulé le mercredi 16 juin 2021, jour pourtant dédié à la célébration de l’enfant africain. Quel message voulaient-ils passer ? Ces actes qui ôtent la dignité à nos enfants sont de plus en plus fréquents et font l’objet de commentaires d’une violence inqualifiable, livrant les victimes à une sorte de vindicte populaire. Ils sont connus au sein des familles, des établissements scolaires, des domiciles privés, des lieux d’hébergement, des milieux professionnels, les bars dansants et cabarets et d’autres milieux ouverts.

L’exploitation sexuelle des jeunes et des enfants ainsi que tous les cas des violences et d’abus faites à leur encontre constituent des graves atteintes à leurs droits fondamentaux proclamés par le préambule de notre loi fondamentale et contenus dans les instruments juridiques de la promotion des droits des enfants ratifiés par notre pays. L’acte en lui-même est déjà ignoble, le publier l’est encore plus. Il s’agit là des faits réprimés par notre code pénal.

Je saisis cette occasion pour dénoncer avec la dernière énergie les actes odieux et malsains qui chosifient la jeune femme, en font un objet sexuel dénué de toute valeur. Dans ces rudes épreuves, les victimes ainsi que leurs familles peuvent compter sur le soutien aussi bien du gouvernement que sur toutes les femmes et familles du Cameroun. J’en appelle à une synergie d’actions de toutes les parties prenantes à la lutte contre ces fléaux : pouvoirs publics, autorités politiques, judiciaires, traditionnelles et religieuses, société civile pour qu’une lutte sans merci soit menée contre les auteurs. Les pouvoirs publics à travers le ministère de la Promotion de la femme et de la famille et les autres administrations concernées poursuivront sans relâche les missions d’engagement et de protection des enfants, des femmes et des jeunes filles, des familles , des communautés et des personnes vulnérables conformément au cadre stratégique et à la vision de développement de notre pays.

J’exhorte les chefs de famille, les parents et les communautés à redoubler de vigilance dans l’encadrement de leurs enfants en leur inculquant des valeurs morales et d’éthique, le culte du travail et de l’effort. Voici venues les Vacances scolaires et universitaires, une attention soutenue doit être accordée aux enfants en leur trouvant des loisirs sains et utiles, en leur évitant des activités qui les exposent aux maux que nous dénonçons. Les familles doivent par ailleurs veiller à ce que l’éducation transmise aux enfants prenne en compte la préservation et le renforcement de la morale traditionnelle, culturelles et positive comme le demande la charte africaine de développement et du bien-être de l’enfant en son article 11.
Les adultes et leurs complices qui abusent de la vulnérabilité et de la fragilité des jeunes filles et des enfants doivent prendre conscience du délire et de la détresse morale et psychologique dans lesquels ils plongent les victimes, leurs familles ainsi, que la société camerounaise toute entière. Je les invite à prendre également conscience de la dangerosité de tels actes qui sont hautement répréhensibles.
Ne pas le dénoncer c’est se rendre complice de la compromission de l’avenir de nos enfants. A quelques niveaux que ce soit, nous avons tous le devoir de briser le silence et combattre ces actes qui frisent la barbarie.

A vous jeunes filles et enfants, je vous conseille le respect et l’obéissance, le goût du travail bien fait et la prudence dans vos actes. Je vous invite à tourner le dos à la recherche du gain facile, à l’utilisation irresponsable des réseaux sociaux, à la consommation de l’alcool et drogue et d’autres substances psycho-drogues ainsi qu’aux mauvaises compagnies.

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