Cameroun – Crise post-électorale: Anicet Ekane et Woungly-Massaga invitent Paul BIYA à ouvrir un changement véritable

A l’issue d’un contentieux électoral, riche en contestations, Ngouo Woungly-Massaga, l’ancien conseiller spécial de Maurice Kamto et l’homme politique Anicet Ekane dénoncent les relents antipatriotiques.

Dans une déclaration signée à Douala le 23 octobre 2018, Ngouo Woungly-Massaga, le transfuge du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) et l’homme politique Anicet Ekane analysent la crise post-électorale. Dans ladite déclaration, l’ancien upéciste âgé aujourd’hui de 82 ans et le fondateur du Manidem constate que le processus électoral de l’élection présidentielle du 07 Octobre 2018 est arrivé à son terme même si des à l’issue d’un contentieux électoral, riche en contestations plus ou moins légitimes, le Conseil Constitutionnel a proclamé Paul Biya, Président de la République. Les deux férus de l’Upc constatent que le tribalisme qui bat de l’aile actuellement au Cameroun était prévisible mais invitent les Camerounais à un sursaut patriotique.

« L’élection présidentielle de 2018 a donné l’occasion de vérifier que la situation globale a produit sur la société kamerunaise, des comportements et tendances qui segmentent la société, non pas en classes sociales conscientes de leur rôle et ambition politiques, mais en groupes ethno-tribaux à tendance chauvine », peut-on lire. Plus fondamentalement, Ngouo Woungly Massaga, l’ancien conseiller spécial du président Maurice Kamto et Anicet Ekane estiment que les vraies questions ont été éludées. Ce sont, entre autres, les questions en rapport avec le néocolonialisme, panafricanisme, la monnaie indépendante, justice sociale, d’unité et de souveraineté et surtout la crise anglophone qui menace et stresse l’ensemble du pays. « L’on n’a pas parlé de lier la situation kamerunaise à celle des autres pays d’Afrique, pour mieux la comprendre et la changer. L’on n’a pas parlé de l’extraversion d’une économie et d’une société, qui ressemblent plus à une scène de pillage et d’abrutissement, etc. D’après eux, l’on a vu plutôt, les clivages inter-communautaires prendre toute la place dans le débat », écrivent-ils. La réalité du pays a été ignorée et largement mise à l’écart.

Si la politique a repris droit de cité, il n’en demeure pas moins que des discours ouvertement tribalistes et violents, durant et après la campagne continuent de mettre à mal l’unité du pays. Aussi envisagent-ils la renaissance des Kamerunais. « Les Kamerunais doivent rejeter résolument les aventures ethniques car antipatriotiques, dangereuses et inefficaces, y compris pour les communautés qui croient se protéger par ce moyen (…) Il faut, créer des dynamiques politiques transethniques autour des problèmes fondamentaux du pays », affirment-ils. A leurs yeux, le président de la République doit créer les conditions indispensables à l’apaisement et à la réconciliation. Il doit ouvrir, sans délai, le dialogue inclusif de refondation du pays. D’autre part, relèvent-ils, la mobilisation et l’engagement populaire doivent imposer ce dialogue. Car seul ce dialogue peut permettre de trouver les solutions aux problèmes du pays, notamment la crise sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Et ouvre les vannes d’un changement véritable. C’est le devoir de tout patriote car le Kamerun est notre patrie, l’Afrique est notre Avenir.

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