Cameroun – Bangangté: L'empreinte Ketcha Courtès

En cinq ans, elle a réussi à imposer sa touche au point d’être facilement réélue en 2013.
Lorsqu’elle se présente aux municipales de 2007, peu de personnes misent sur la personne de Célestine Ketcha Courtes. Certes, elle jouit d’une bonne réputation auprès des populations, en tant qu’opératrice économique, mais la tâche semble immense puisqu’elle doit remplacer un certain Marcel Niat Njifenji. Habituée des grands défis, la « reine mère » comme on l’appelle ici se met immédiatement au travail. Dans son vocabulaire, elle proscrit le mot « difficulté ». « On ne parle pas de difficultés, mais plutôt de solutions à trouver », indique le maire réélu le 30 septembre 2013.
Ce lundi matin est une journée pas comme les autres. Madame le maire doit se rendre hors de la ville. Elle arrive au bureau à 10h. Un nombre impressionnant de visiteurs l’attendent. Elle les reçoit tour à tour, en essayant d’être le plus expéditif possible.
Multilingue, elle utilise le haoussa pour demander à une native du septentrion de repasser la semaine prochaine pour qu’elle gère son dossier.
Le sourire qu’elle offre à ses hôtes lui attire leurs faveurs et les met en confiance immédiatement.
« Outre ce sourire, elle a une manière de raisonner, une force persuasive qui lui permet de convaincre ses interlocuteurs », témoigne Nadine Mbiada, sa secrétaire. C’est aux environs de 13h que madame le maire quitte le bureau après avoir liquidé tous les dossiers en attente.
Pour autant, son premier mandat n’a pas été un long fleuve tranquille. Ses adjoints, essentiellement des hommes, ne lui ont pas toujours facilité la tâche. Au point où, à l’occasion du double scrutin du 30 septembre 2013, aucun de ces adjoints n’a été reconduit à son poste. Elle est la seule rescapée du nouvel exécutif municipal installé le 15 décembre 2013. « C’est une question de vision », explique un conseiller municipal. Il ajoute que certains adjoints ramaient à contre-courant des actions du maire. Forte du soutien des populations et surtout de sa famille qui accepte qu’elle ne soit pas toujours disponible, Célestine Ketcha Courtes, impose ses positions. Grâce à son dynamisme, la commune de Bangangté a obtenu des financements des partenaires tels que le Feicom, le Pndp et même auprès des bailleurs de fonds internationaux dans la cadre de la coopération décentralisée Nord-Sud.
Le projet Modeab qui vise à donner de l’eau potable à toutes les localités de son arrondissement est une preuve palpable de son entregent.
De même, depuis plus de cinq ans, Bangangté occupe les premières places du concours de la ville la plus propre de la région de l’Ouest et même au niveau national.
En 2012, la commune a remporté le premier prix décerné par le Feicom pour les meilleures pratiques communales en matière de développement local, grâce notamment à la construction des latrines écologiques dans les écoles et marchés, sans oublier les toilettes publiques. Célestine Ketcha Courtes qui aura 50 ans en octobre prochain n’a pas fini de surprendre ses populations.

« Les populations nous accompagnent » : Célestine Ketcha Courtès, maire de Bangangté.
[i]« Le tout premier secret, c’est la lumière que nous suivons à travers les attitudes du chef de l’Etat, ses discours, l’espoir qu’il fait percevoir de ce qu’on peut avoir un pays où il fait bon vivre, mais également, ses actions concrètes. Je pense à la défiscalisation des denrées de première nécessité qui était une action très courageuse, refusée par les bailleurs de fonds, mais recommandée un an après par le FMI dans d’autres pays d’Afrique. Tout ceci nous encourage à nous investir pour que la vision du chef de l’Etat d’un Cameroun émergent en 2035 le soit. Le second secret, c’est la force de la décentralisation qui a donné une opportunité formidable avec la coopération décentralisée internationale, où nous pouvons puiser des ressources supplémentaires, pour accompagner les actions de l’Etat camerounais. L’autre secret, c’est l’accompagnement et l’acceptation des populations, car, vous ne pouvez réussir un projet que si les populations se l’approprient, vous accompagnent, et le gardent. »[/i]

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