Concours d’entrée dans les écoles de formation médico sanitaire du Cameroun: Où vas l’argent issu des frais de concours ?

Les concours ou examens publics sont des exigences importantes pour un Etat qui se veut responsable.Ils sont un moyen pour l’Etat de jauger et de sélectionner une ressource humaine de qualité pour le bon fonctionnement de son administration. Les ressources financières issues de ces concours représentent également une assiette importante dans les revenus financiers d’un Etat organisé.
Au Cameroun, ce point de vue est varié selon les administrations. Il est banalisé et biaisé ici ou là. Au Ministère de la Santé Publique, qui s’occupe de l’organisation chaque année des concours d’entrée dans les écoles de formation médico sanitaire, la gestion des frais issus de ces concours est opaque et floue depuis plusieurs années. Toutes les reformes qui sont passées dans ce département ministériel ont laissé cet aspect intact. En croire le cheminement du processus, nous avons été tenté de croire que le trésor public ne reçoit aucun sous issus de ces différents concours et ce depuis au moins l’année 2000.A bien voir, on dirait que ce système a été bien huilé dès le départ. Voyons pourquoi et comment.
Conformément au décret de 2001 relatif à la mise en application du statut particulier des personnel de santé au Cameroun, le niveau académique des candidats pour les concours d’entrée dans écoles médico sanitaire a été relevé. Ce qui signifie aujourd’hui que pour un candidat qui souhaite se former dans la filière médico sanitaire, il lui faudrait au moins le BEPC comme diplôme de base. Aussi s’en ai suivi une adaptation des cursus et une révision des programmes de base dans toutes les filières. D’après ce même texte de 2001, plus de 06 cycles de spécialisation pour les infirmiers ont été ré ouvert à savoir Anesthésie Réanimation ; Santé de Reproduction ; Santé Mentale ; Technicien Médico Sanitaire option Kinésithérapie ; Technicien Médico Sanitaire option Pharmacie ; Technicien Médico Sanitaire option Odontostomatologie etc… En bref, le Ministère de la Santé Publique organise chaque année un concours comprenant au moins 10 filières de formation, pour un total de plus de 2500 places correspondantes au nombre d’établissement disponibles publics et privés agrées.
D’après nos investigations, ces concours intéressent à nouveau et de plus en plus les jeunes camerounais même si ces formations n’aboutissent pas à une intégration à la Fonction Publique. De 2000 à 2014, la moyenne annuelle de candidature à ces concours médico sanitaire serait de 8546 contre 2500 places disponibles, les listes additives inclus.
De l’autre coté et pour revenir à ce qui nous intéresse ici, les frais de concours fixés par le Minsanté s’élève à 10 000 FCFA et 15 000Fcfa selon les filières. Ces sommes sont déposés directement et en espèces par les candidats dans les lieux de dépôts de dossiers c’est-à-dire dans les délégations régionales du Minsanté. Un calcul simple nous amène à comprendre que le Ministère de la Santé recueille au moins 100 Millions de FCFA des frais issus de ces concours chaque année. S’il avère que le trésor public n’en caisse pas cet argent, où vas t il donc ?
C’est la question qui nous a poussés à fouiller de plus près. Résultat, 50% de cet argent serait alloué aux charges et dépenses liées à l’organisation du concours (Confections épreuves, correction, achat papier, surveillance, délibération, déplacement des chargés de mission dans les régions etc.).Et le reste alors c’est-à-dire les 50%, quel chemin prend cet argent ? D’après certains responsables indiscrets, cet argent prendrait le chemin du Cabinet du Ministre pour avis. Après, plus rien. Silence total jusqu’au prochain concours pour que le même stratagème recommence. Et ce jeu dure depuis au moins l’année 2000. Voilà peut être la vérité. Ainsi le Minfi, la Conac, l’Anif, la Chambre des Comptes de la Cour Suprême, instances mises sur pieds pour combattre ce genre de dérapage passent toujours à coté de la cette réalité qui pourrie le Minsanté de l’intérieur. Mais, il ne se fait pas tard pour autant, une enquête sérieuse doit être ouverte pour dégager les responsabilités de ceux impliqués et pourquoi pas recouvrer les sommes indûment distraites pour le compte de l’Etat.

[b]Jean Marie Meyo[/b]
[b]DP du Journal SECTEUR SANTE[/b]

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