Nord-Ouest Cameroun : l’armée accusée d’avoir abattu 4 civils à Kumbo

Victimes civiles

De nouvelles accusations graves viennent entacher le bilan de l’armée camerounaise dans les régions anglophones. Au moins 4 civils non armés auraient été tués par des militaires près de Kumbo, provoquant une vague de colère au sein des locaux.

Le théâtre du drame serait la localité de Kiyan, située non loin de Kumbo dans le Nord-Ouest Cameroun. Selon des témoignages concordants parvenus à notre rédaction, le massacre se serait noué autour d’un checkpoint tenu par des combattants séparatistes.

Des civils pris entre deux feux

Ce jour-là, plusieurs habitants sont arrêtés à ce poste de contrôle par un rebelle ambazonien. Mais ce dernier doit s’absenter quelques minutes, laissant ses « prisonniers » sur place.

C’est alors qu’un convoi de l’armée régulière déboule sur ces lieux. Voyant ces civils aux mains des séparatistes, les militaires ouvrent sans sommation le feu à balles réelles. Un épisode sanglant qui aurait fait 4 morts parmi la population.

Des victimes non armées selon les témoins

« Trois hommes et une femme tous désarmés » compteraient ainsi parmi les victimes de cette attaque selon une source locale contactée par nos soins. Il s’agissait semble-t-il d’habitants arrêtés au hasard par les rebelles peu avant le drame.

Difficile dans ces conditions d’étayer la thèse d’un accrochage entre deux forces armées régulières. D’autant que selon nos informations, aucune arme n’aurait été retrouvée aux alentours des corps gisant.

La responsabilité de l’armée mise en cause

Des éléments qui renforcent donc les soupçons de bavure sur des civils désarmés, même si aucune enquête indépendante ne viendra probablement confirmer cette thèse.

Quoiqu’il en soit, cette énième tuerie présumée risque de davantage radicaliser des locaux du Nord-Ouest de plus en plus lassés par les exactions commises dans l’impunité totale. Et ce des deux côtés du conflit…

Alors que les autorités multiplient les communiqués évoquant une « normalisation » de la situation, ce nouveau drame vient rappeler que le retour à la paix est encore loin d’être acquis. Au grand dam des populations prises en étau dans les méandres de cette guerre sans fin…

Par Félicien Eboa, 237online.com

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