: gare au « préfet » !

Les arnaques au nom de l??autorité administrative continuent de faire des victimes à Douala.« Un homme est arrivé ici hier, il avait fait le transfert de 500 000 F. Les « call boxeuses » étaient nombreuses derrière lui ! Un autre avait envoyé 300 000 F [de transfert de crédit] ». L??échange est nourri dans ce bureau de la préfecture du Wouri, où un gendarme en tenue sombre vient de conduire un suspect. Le quidam, quinquagénaire à la moustache fournie, a été interpellé mercredi devant la Poste de

Bonanjo, après qu??une gérante de call box l??a désigné au pandore. L??homme plaide son innocence, jure qu??il a plutôt reçu un coup de fil lui demandant de faire un transfert (50 000 F étaient en jeu cette fois), toujours au fameux préfet. Raison pour laquelle il a été conduit à la préfecture d??ailleurs.« ??a arrive tout le temps », confie à CT le responsable du bureau. Selon lui, cette « frappe » fait régulièrement des victimes, dont certaines viennent ensuite dans les services du préfet, savoir ce qu??il en est vraiment. En général, ça doit se conclure par des pleurs avec mains posées sur la tête. « Nous avons fait des communiqués, mais les gens ne lisent pas, n??écoutent pas, ils préfèrent regarder les clips obscènes à la télé », lâche, un peu exaspéré, un collaborateur du préfet rencontré mercredi.Après des vérifications faites au téléphone, le suspect apparaît innocent. Il est en service aux P&T, son chef l??a envoyé récupérer du courrier. Il semble même que l??homme a plutôt échappé aux arnaqueurs, qui avaient jeté leur dévolu sur son numéro cette fois. Car c??est un des procédés : un tiers est appelé, s??entend dire, au milieu d??un boniment bien tissé, que le préfet du Wouri a besoin d??un transfert de toute urgence (il est bloqué en réunion, ou empêché pour toute autre raison). La personne appelée, si elle tombe dans le panneau, cherche donc un call box d??où elle procède à l??envoi ?? il lui est promis que le préfet va rembourser, bien sûr, et pourra même se montrer reconnaissant à l??avenir.
Dans d??autres cas, une « call boxeuse » peut être attaquée en direct. Mary V., installée à Bonanjo, se souvient de cette « femme mûre » qui, il y a moins d??un mois, lui a pris 100 000 F de crédit avant de sortir la carte « préfet ». L??affaire a atterri à la PJ. Mais la « call boxeuse », obligée d??aller s??occuper d??un enfant malade, a quitté un moment les locaux, ce que sa « cliente » a mis à profit pour s??échapper. C??est quand même fou que des malfrats continuent de sévir au nom du préfet du Wouri, qui vient d??être nommé gouverneur. A croire que les gens ne lisent vraiment pas, ne suivent pas la radio.

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