1er mai 2018 au Cameroun sur fond de dialogue social

La 132e édition de la fête replace la paix sociale et le travail décent au centre des débats.
La septième Journée internationale des travailleurs, célébrée sous l’égide de Grégoire Owona, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, aura été fort courue. Dès les premières heures de la matinée hier, de nombreux travailleurs ont investi les différents sites d’attente, le temps que le décor achève de se mettre en place au boulevard du 20 mai à Yaoundé. A 10 heures, l’on a commencé par les discours. Notamment ceux de Jean Marie Ndi de la Confédération des syndicats autonomes du Cameroun (Csac), Isaac Bissala de l’Ugtc, de la présidente confédérale de la Confédération camerounaise de travail (Cct), Antoinette T. Mebiane. Menaces de grève et de mouvements d’humeur dans plusieurs corps sociaux, mauvaises conditions de travail et répartition des revenus, précarité de l’emploi, révision du code du travail, refus d’appliquer les conventions collectives, d’augmenter les salaires ou de reverser les cotisations à la Cnps, gestion des retraites… Les syndicats ont étalé les préoccupations des masses laborieuses et énergiquement dénoncé les abus dont sont victimes les travailleurs. « Qu’avons-nous fait au gouvernement pour mériter tant de brimades, mépris et mauvaises conditions de travail ? » s’est interrogé Jean Marie Ndi. En une heure, les syndicats ont tout dénoncé. Leurs différents propos ont permis au ministre de tutelle de relever que le monde du travail n’est pas aussi malade qu’ils le laissent entendre. Et de relever de nombreuses avancées non négligeables dont des augmentations de salaires dans des secteurs comme les banques, la poursuite du dialogue social, de la couverture sociale des populations actives et des progrès dans l’assurance volontaire, entre autres. « Tous ces points attestent que les choses avancent, peut-être pas au rythme de tout le monde, mais elles avancent […] Dans certains secteurs les salaires ont augmenté de 65% en moins de deux ans. Cela doit se poursuivre dans l’intérêt des travailleurs », a déclaré le Mintss. Grégoire Owona a rassuré les syndicats sur sa qualité d’écoute et l’examen de leurs revendications. Il a également réaffirmé la volonté politique de faire du dialogue social un levier important du travail décent. A la suite de ce discours, le train de la grande marche des travailleurs s’est ébranlé, étalant la force de travail du Cameroun. Et pour ce faire, syndicats, associations professionnelles, entreprises, petites et grandes, tous secteurs confondus vont se relayer sur le boulevard, pendant plus de deux heures. Innovation cette année, le passage fort applaudi des bénéficiaires du projet « Filets sociaux » financé par la Banque mondiale. Pauvres parmi les plus pauvres par le passé, ils sont venus montrer par leur participation à cette marche que leur situation sociale précaire a bien changé. Avec juste de petits financements. Déjouant les pronostics des organisateurs qui avaient prévu la fin de la manifestation à 13h30.

Yvette MBASSI-BIKELE

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