Cameroun: Le MINCOM a donné une conférence de presse en réaction à la Une de Jeune Afrique « Péril jeune »

Y avait-il vraiment péril en la demeure, après la publication du n° 2814 de l’hebdomadaire Jeune Afrique dont la Une est barrée d’un cinglant « Cameroun : le péril jeune » ? Il faut croire que oui.[pagebreak] Puisque le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary n’a pas ménagé sa peine – en convoquant parfois les arguments plus improbables – pour tenter de réfuter les faits rapportés par notre confrère panafricain. Dans cette édition, JA soutient à la page 44, qu’au Cameroun « le vieillissement du pouvoir est général. Les ministres sont vieux : dans un rapport publié en septembre, International crisis group (Icg) évalue à 65 ans la moyenne d’âge du gouvernement. Les chefs d’institution sont vieux. Les dirigeants des sociétés d’Etat sont vieux. Les généraux sont vieux. Même les dirigeants des partis sont vieux. ». Inadmissible. Rétorque le porte-parole du gouvernement qui voit dans cette « caricature » un abject « complot » contre le Cameroun.
Pour Issa Tchiroma Bakary, en « présentant la jeune camerounaise comme une poudrière, un volcan incandescent sur lequel serait assis le Cameroun, ce journal non seulement travestit la réalité, mais surtout, cherche à l’inciter à la sédition », fulmine le Mincom. Une manœuvre qui transpire le « complot » contre le pays de Paul Biya, suggère le patron de la Communication qui égraine dans la foulée, des Unes véhémentes de Jeune Afrique – consacrées au Cameroun – présentées comme des preuves. S’indignant par ailleurs de ce que Jeune Afrique face « une fixation sur l’âge du chef de l’Etat et de son gouvernement », le Mincom en guise de « pieds de nez » à notre confrère panafricain, rappelle que «  dans pays comme l’Ile Maurice, ont porté à leur tête un homme de 84 ans et un autre est en train d’être élu président de la République à 88 ans. Le président Biya est leur cadet de loin…», jubile-t-il.
Toujours en réponse à « cette énième provocation » de JA à l’encontre du Cameroun, le Mincom a passé en revue un certain nombre d’actions entreprises par le gouvernement en faveur de la jeunesse. L’on apprend par exemple au détour de cette longue évocation, que sur les 240 000 agents publics recrutés par l’Etat entre 2004 et 2015, 150 000 sont des jeunes. En 2015, renseigne le porte-parole du gouvernement, 4000 recrutements sont programmés dans la Fonction publique. Des signes probants de la sollicitude du régime de Yaoundé à l’égard d’une jeunesse camerounaise que JA présente comme désœuvrée, rongée par le chômage, et donc peut-être prête à en découdre. Une perspective funeste, qui de l’avis de certains, a certainement dicté cette sortie médiatique qui avait, au demeurant, vocation à éloigner un tel spectre.

Yanick Yemga

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