Tenu le 8 octobre dernier à Montpellier, la Tech entrepreneur Rebecca Enonchong pointe les travers du sommet Afrique France qui n’a rien de novateur selon elle.
Rebecca Enonchong n’y va pas du dos de la cuillère pour relever de manière sybilline le caractère intéressé de la forte participation aux travaux de Montpellier. « Personnellement, je ne reproche à personne d’aller au sommet. Un voyage tous frais payés pour échanger avec d’autres Africains à travers le continent est toujours un plus dans mon livre », fait-elle remarquer, avant de s’intéresser sur les aboutissants éventuels de ces assises. L’entrepreneure estime que le sommet Afrique France de Montpellier n’a rien d’une idée de génie novatrice. « Mais il n’y a pas eu de reboot. Il n’y a pas eu de remix. C’est la Françafrique telle que nous l’avons toujours connue. » souligne-t-elle.
Contre toutes considérations, la rencontre était une autre manière pour la France de démontrer son hégémonie selon elle alors que l’Afrique souffre encore du poids du tristement célèbre système de la Françafrique « Les blessures sont encore à vif. Et l’histoire est encore très proche. Certains d’entre nous qui ont essayé de passer à autre chose et de construire une nouvelle relation plus égale avec la France, sont qualifiés de traîtres. Et la France n’aide pas vraiment dans ce domaine. Malgré leurs déclarations publiques et les fonds de relations publiques dépensés pour changer leur image, « le naturel revient au galop ». Ils ne semblent pas pouvoir s’empêcher de continuer à traiter les Africains de la même manière condescendante et avilissante. » regrette Rebecca Enonchong.
Et de lancer un appel à l’endroit des Africains « Il est difficile de passer à autre chose après un abus lorsque vous êtes toujours enchaîné. Certaines de ces chaînes sont celles de votre agresseur, mais d’autres sont celles que vous avez attachées autour de vous. Comme le syndrome de Stockholm, vous détestez votre agresseur, mais n’arrivez pas à vous en détacher. » démontre l’entrepreneure. C’est l’une des nombreuses réactions qui ont suivi le sommet organisé le 8 octobre à l’initiative du président français Emmanuel Macron. Commentant les assises de Montpellier, l’écrivaine Franco Camerounaise Calixte Beyala indique n’y voir qu’une mascarade sans enjeux.