La dépouille du roi de la rumba est arrivée en RDC hier, où il sera inhumé la semaine prochaine.
Le roi de la rumba, le pape de la sape et chanteur congolais décédé le dimanche 24 avril 2016 en plein concert, alors qu’il se produisait sur la scène du Festival des musiques urbaines d’anoumabo (Femua) a entamé son voyage pour l’éternité. 237online.com Il avait 66 ans et laisse derrière lui une carrière bien remplie qui lui a permis d’influencer bon nombre de musiciens africains. Né le 14 juin 1949 à Lubefu, Papa Wemba a commencé la musique vers l’âge de 20 ans. En 1977, il a fondé le label Viva la Musica, qui a formé de nombreuses stars de la musique congolaise et africaine, telles que Koffi Olomidé et King Kester Emeneya. Souvent surnommé le «père» ou le «roi» de la rumba congolaise, il n’est pourtant pas le créateur du genre musical, né dans les années 1950. Papa Wemba a néanmoins largement contribué à faire reconnaître cette musique à l’international, après avoir signé au début des années 1990 sur le label de Peter Gabriel, Realworld. Il a notamment dépoussiéré le genre en y ajoutant des instruments électroniques et grâce à ses tubes « Maria Valencia » ou « Yolele », il est devenu l’un des emblèmes de la «World music». Papa Wemba est également à l’origine du mouvement de la « SAPE », la société des ambianceurs et des personnes élégantes, mouvement à la fois dandy et exubérant qui s’est répandu dans le monde entier grâce à la diaspora congolaise. Le musicien avait aussi fait quelques apparitions au cinéma. Il a joué dans « La vie est belle » (1987) de Dieudonné Ngangura Mweze et Benoît Lamy, film dans lequel il interprétait le rôle de Kourou, un jeune paysan qui débarque en ville pour faire de la musique et se retrouve à embrasser toutes sortes de professions. Il apparaît également en 1997 dans « Combat de fauves » de Benoît Lamy. En 2012, il joue un petit rôle dans le film dramatique belge « Kinshasa Kids » de Marc-Henri Wajnberg. Reconnu comme l’une des plus grandes figures de la musique congolaise, Papa Wemba a découvert et influencé des générations entières de musiciens africains, qui lui rendent hommage aujourd’hui. Il avait notamment collaboré avec le rappeur français Passi, d’origine congolaise, pour l’album Africa de son collectif Bisso Na Bisso, en 2009. Au lendemain de la cérémonie d’hommage tenue le 27 avril 2016 à Abidjan, la dépouille de Papa Wemba est arrivée hier à l’aéroport international de Ndjili à Kinshasa. Une journée de deuil national est instituée le lundi 2 mai prochain avant l’inhumation mardi. 237online.com L’une des voix d’or de la musique africaine laisse derrière lui un répertoire enraciné dans la rumba congolaise, la world music, et de multiples explorations musicales, mais aussi des mélomanes éplorés.
Hervé Fopa Fogang