Inconnu de nombreux critiques et éditeurs, le romancier tanzanien a déjoué tous les pronostics en remportant la plus prestigieuse des récompenses.
Personne ne l’a vu venir. Même pas son propre éditeur en Suède, Henrik Celander. Absent de la liste des favoris, Abdulrazak Gurnah est, pourtant depuis le 7 octobre, détenteur du graal littéraire. Natif de l’île de Zanzibar archipel tanzanien, il est l’auteur de 10 romans dont « Paradise », » Adieu Zanzibar, » « Près de la mer »
Selon le jury de Stockholm, le romancier tanzanien est primé pour : » sa narration empathique et sans compromis des effets du colonialisme et du destin des réfugiés pris entre les cultures et les continents. Loin des descriptions stéréo typiques et il ouvre notre regard à une Afrique de l’Est diverses culturellement qui est mal connue de nombreuses parties du monde ».
Abdulrazak Gurnah est le cinquième romancier africain lauréat d’un Prix Nobel de la Littérature. » Vous avez sans aucun doute rendu justice à votre profession, votre victoire est celle de la Tanzanie et de l’Afrique », a réagi le gouvernement tanzanien.
Né en 1948 à Zamzibar, il vit depuis les années 60 en Angleterre. Récemment parti en retraite, il a enseigné la littérature anglaise et postcoloniale à l’université de Kent. Il serait un fin connaisseur de l’œuvre du Nigérian Wole Soyinka et du Kényan Ngugi wa Thiong’o. Ses livres sont écrits en anglais sauf le premier roman publié en 1987 en swahili.
Défenseur à sa manière des droits de l’Homme, Abdulrazak Gurnah a attiré l’attention des Européens sur l’arrivée des réfugiés en provenance d’Afrique. » Beaucoup de gens qui viennent, viennent par nécessité, et aussi franchement parce qu’ils ont quelque chose à donner. Ils ne viennent pas les mains vides », défend l’écrivain.
Le Nobel de la littérature en Afrique
Wole Soyinka: 1986
Naguib Mahfouz: 1988
Nadine Godimer: 1991
John Maxwell Coetze: 2003
Abdulrazak Gurnah: 2021
