Dans une analyse exclusive, Jeune Afrique révèle les failles grandissantes dans le bastion historique du RDPC. Avec 10 millions d’habitants, soit 30% de la population nationale, le Grand Nord pourrait basculer à huit mois de la présidentielle.
Des promesses non tenues qui creusent le fossé
Derrière la façade d’un soutien indéfectible, incarné par des figures comme le président de l’Assemblée nationale Cavayé Yeguié Djibril, une frustration profonde couve. « L’élite nordiste est coincée entre le marteau Biya et l’enclume de la population« , confie Adolarc Lamissia, analyste politique basé dans l’Adamaoua.
Le bilan est accablant : aucun projet structurant majeur depuis 1982. La route Ngaoundéré-Garoua reste un calvaire, le barrage de Bini-Warak abandonné, et même le ministre de l’Économie doit passer par le Tchad pour rejoindre sa ville natale de Kousséri. « Une punition non méritée », dénonce Guibaï Gatama, fondateur du mouvement « 10 millions de Nordistes ».
Alors que la présidentielle approche, l’opposition tente de capitaliser sur ce mécontentement. Mais l’histoire récente incite à la prudence : « Ceux qui ont tenté par le passé en ont payé le prix fort », rappelle un observateur politique à 237online.com. Seule certitude : la non-candidature de Paul Biya changerait radicalement la donne.