Un étudiant camerounais au Canada a frôlé l’exclusion académique suite aux défaillances administratives chroniques de l’Université de Douala. Pendant plus de trois mois, cet étudiant a attendu désespérément l’envoi de simples documents d’authentification, malgré un paiement de 90.000 FCFA effectué dès janvier 2025. Ce n’est qu’après la médiatisation de l’affaire et la pression publique que le recteur, Pr Magloire Ondoa, s’est finalement « saisi » du dossier. Cette crise administrative révèle un dysfonctionnement systémique qui continue de compromettre l’avenir de nombreux étudiants camerounais à l’international.
Comment une simple démarche administrative s’est-elle transformée en cauchemar pour un étudiant, révélant au passage les failles profondes d’une gestion universitaire à la dérive?
Gestion universitaire camerounaise : l’incompétence érigée en système
L’affaire qui a fait grand bruit dans la communauté camerounaise du Canada illustre parfaitement les défaillances structurelles de l’Université de Douala. Malgré le respect scrupuleux des procédures par l’étudiant concerné, l’administration dirigée par le Pr Magloire Ondoa a démontré une inertie caractéristique d’un système dysfonctionnel.
«Ça fait 1 an que je suis au Canada et j’ai décidé de rentrer à l’université. L’école ici a demandé que mon université envoie les documents depuis le Cameroun sous plis fermé avec cachet de l’université pour que ça leur parvienne directement», témoignait la victime avant la résolution précipitée de son cas.
Pendant trois mois, malgré les 90.000 FCFA versés pour ce service administratif basique, l’étudiant n’a reçu aucune nouvelle. Son père, contraint à de multiples déplacements à Douala, s’est systématiquement heurté à la même réponse dilatoire : « attendez« , sans autre forme d’explication.
Selon des sources internes à l’université qui préfèrent rester anonymes : «Ce n’est malheureusement pas un cas isolé. Des dizaines d’étudiants font face aux mêmes obstacles administratifs chaque année, la plupart abandonnant face à l’inertie du système.»
Recteur de l’Université de Douala : une réactivité de façade après le scandale
La « rapidité » avec laquelle le recteur Magloire Ondoa a finalement traité ce dossier ne doit pas faire illusion. Ce n’est qu’après la publication de l’article dénonçant cette situation et la menace d’un scandale médiatique que les documents ont miraculeusement été retrouvés et traités.
Les justifications avancées par l’administration sont particulièrement révélatrices : « Pas de numéro de téléphone à contacter » et « Pas d’adresse mail de l’établissement au Canada ». Des prétextes administratifs qui ne tiennent pas face à l’urgence de la situation et la facilité avec laquelle ces informations auraient pu être demandées à l’étudiant.
Cette situation soulève des questions fondamentales sur la gestion universitaire au Cameroun. Comment une administration qui perçoit des frais pour un service peut-elle rester inactive pendant des mois? Pourquoi a-t-il fallu une menace médiatique pour qu’un dossier soit traité en « urgence« ?
Plus inquiétant encore, combien d’étudiants camerounais voient leurs ambitions internationales brisées dans le silence, sans avoir la chance de voir leur cas médiatisé? Cette affaire n’est-elle que la partie visible d’un iceberg de négligence administrative qui coule silencieusement les espoirs de notre jeunesse?
