Petits métiers: Sur les traces d’un vendeur ambulant de « soya »

Vendeur ambulant

Agé de 28 ans, Mohamed Fotso est un berger de la région de l’Adamaoua qui s’est converti en vendeur ambulant de viande grillée (soya) à Yaoundé.

Cuvette de viande grillée sur la tête, tabouret à la main droite, Mohamed Fotso habillé d’une blouse blanche se balade dans les artères de la ville de Yaoundé pour vendre son pain/viande grillée. Originaire de la région de l’Adamaoua au Cameroun et âgé de 28 ans, Fotso est un vendeur de viande grillée communément appelée « Soya » avec du pain dans la ville de Yaoundé. Sans emploi il s’est converti vers cette activité qui lui permet de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Rencontré à l’Avenue Kennedy, il livre son jardin secret au reporter du quotidien Le Messager. « Je suis originaire de Ngaoundéré. J’ai décidé de venir construire ma vie ici à Yaoundé. Alors j’ai choisi la commercialisation du (Soya). Le « Soya » parce que j’ai fait le constat selon lequel les camerounais aiment le manger accompagné du pain », relate-t-il. Mohamed n’a pas eu la chance de faire de longues études comme les jeunes de son âge.

« Dès le bas âge, j’ai été initié au pâturage des bœufs. Quand j’ai eu 15 ans je suis venu m’installer à Yaoundé pour essayer de me construire une vie. En arrivant à Yaoundé j’avais un capital de 200 000 f cfa. Alors j’ai loué une chambre. Je me suis arrangé de telle sorte qu’on me fasse livrer la viande de bœuf chaque dimanche. En effet, j’ai des bœufs dans mon village. Nous sommes une dynastie des bergers. Contrairement à certains vendeurs de (soya), ma viande vient directement de notre bergerie à Ngaoundéré. Ma journée commence à 04heures, je travaille de lundi à dimanche, sauf le vendredi, parce que vendredi est le jour de prière. Je grille quatre kilogrammes de viande par jour. Avant 08heures tout est déjà prêt et je me mets en route pour la vente», raconte-t-il.

Difficultés

Malgré le fait que Mohamed Fotso ait déjà passé plus de 10 ans à Yaoundé, il reste nostalgique de son Adamaoua natale et surtout de ses rapports d’antan avec son géniteur. « À l’époque je me souviens mon papa surveillait toute mes dépenses, même lorsque je vendais un bœuf il voulait toujours connaître comment j’ai géré l’argent. Alors secrètement j’ai ouvert un compte dans lequel je gardais mon argent. C’est comme ça que petit à petit je me suis construit une vie digne. Sans être prétentieux j’ai une clientèle satisfaite », confie-t-il.

Père d’un enfant, Mohamed vit seul à Yaoundé mais subvient aux besoins de sa famille. « J’ai préféré laisser ma petite famille au village parce que la vie est chère à Yaoundé. Mon fils fréquente dans l’Adamaoua. Mons épouse s’occupe bien de lui», affirme-t-il. Comme tout autre métier, il rencontre des difficultés. « Dans cette activité, la première difficulté est le trajet que fait la viande de Ngaoundéré pour Yaoundé. Il y a des fois je reçois une viande déjà en état de décomposition. Voilà vraiment mon véritable problème », confie-t-il tout triste. Très confient, Fotso Mohamed demande à tous les camerounais sans emploi de ne pas baisser les bras, mais plutôt de s’auto-employer.

Nadège ANOUNGA(stagiaire)

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