La visite officielle du Ministre de la Jeunesse et de l’Éducation Civique en Belgique a connu un rebondissement spectaculaire vendredi dernier. Alors que MOUNOUNA FOUTSOU présidait la cérémonie de clôture du mois de la Jeunesse camerounaise à Bruxelles, un groupe de manifestants a semé le désordre avant de diffuser des informations trompeuses sur les réseaux sociaux. Récit d’une soirée qui révèle les tensions au sein de la diaspora camerounaise et la résilience des institutions face aux provocations.
Mounouna Foutsou à Bruxelles : Les dessous d’un incident soigneusement médiatisé
Vendredi 28 février 2025, vers 19h (heure du Cameroun), alors que la Présidente du Conseil National de la Jeunesse du Cameroun (CNJC), Fadimatou Iyawa Ousmanou, prononçait son discours au Claridge de Bruxelles, une scène surréaliste s’est produite. Un groupe de jeunes camerounais a fait irruption dans la salle, perturbant violemment la cérémonie présidée par Mounouna Foutsou.
« Où est le ministre ?« , « Tout le monde dehors ! » – ces cris ont résonné dans la salle tandis que des chaises étaient renversées. Dans la confusion, les perturbateurs ont confondu l’un des membres de la délégation, le Pr Kouayep Bertin, avec le ministre, et l’ont aspergé de farine. Une méprise qui n’a pas empêché la diffusion quasi-instantanée de rumeurs prétendant que Mounouna Foutsou lui-même avait été « enfariné« .
Cette confusion volontairement entretenue illustre parfaitement les mécanismes de désinformation qui gangrènent aujourd’hui le débat public camerounais. « Le reste n’est que désinformation dans le but de manipuler l’opinion », confirme une source proche de l’organisation, soulignant qu’aucune image du ministre enfariné n’a circulé – et pour cause.
200 millions FCFA mobilisés malgré les tentatives de sabotage
L’aspect le plus remarquable de cette soirée tumultueuse reste la détermination des organisateurs à poursuivre l’événement. Après que les perturbateurs eurent pris la fuite, alertés par l’arrivée imminente de la police belge, la cérémonie a repris son cours normal sous la présidence de Mounouna Foutsou.
Le ministre, loin d’être déstabilisé, a même fait preuve d’humour en présentant plus tard le Pr Kouayep Bertin comme celui « qu’ils ont confondu à moi, exprès ou ignorant, et qu’ils ont couvert de farine pour faire du buzz. »
Le point culminant de la soirée fut sans conteste la remise de chèques d’un montant global de 200 millions FCFA à des jeunes entrepreneurs camerounais, dans le cadre du programme Diaspora and Local Youth Joint-venture (DIALYJ) du Fonds de Garantie pour l’Entrepreneuriat Jeunes (FOGAJEUNE). Une action concrète qui contraste fortement avec les gesticulations stériles des perturbateurs.
La signature d’une convention de partenariat avec Yunus SA, représentée par son PDG Jehu Ndoumi, a également marqué cette soirée.
La main tendue de Mounouna Foutsou face aux contestations diasporiques
Face à cette démonstration hostile, le ministre a choisi l’apaisement plutôt que la confrontation. Dans son discours, il a explicitement invité « les jeunes camerounais, qui ont fait irruption dans la salle et d’autres, à venir à sa rencontre afin de s’exprimer en toute responsabilité pour porter leur voix à qui de droit. »
Cette main tendue s’inscrit dans une démarche plus large de dialogue avec la diaspora, illustrée par la présentation lors de la cérémonie du projet de Centre International de la Jeunesse de Kribi, visant à mobiliser des investisseurs étrangers, y compris issus de la diaspora camerounaise.
Au-delà du tumulte médiatique, ce sont bien les 200 millions FCFA injectés dans l’entrepreneuriat jeune qui constitueront l’héritage tangible de cette visite ministérielle en Belgique.
