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L'ouverture sur le Cameroun

Mini-sommet pour l’Afrique à Paris: Paul BIYA et les enjeux de l’Afrique au Bourget

La COP21 n’est pas seulement mondiale, elle est aussi africaine.
François Hollande et 14 chefs d’Etat et de gouvernements africains se sont concerté au Bourget, en présence des bailleurs des fonds multilatéraux qui se sont s’engagés à financer des projets prioritaires pour l’Afrique.
Un Sommet peut en cacher un autre, sans pour autant lui ôter son importance géostratégique et économique. C’est le cas du Mini-sommet consacré à l’Afrique sous le thème « Défi climatique et solutions africaines », tenu à Paris-Le Bourget, le 1er décembre 2015, deux jours seulement après l’ouverture de la COP 21. Bien que ce conclave d’importance se soit tenu sous une thématique écologique, le président François Hollande et ses pairs d’Afrique ont évoqué l’urgence des solutions sécuritaire, l’autre danger qui met en péril le bien,-eter du Berceau de l’humanité. Il va sans dire que le réchauffement climatique et l’instabilité sécuritaire qui étrangle l’Afrique sont tous les deux sources de la pauvreté qui sévit sur le Continent Noir. Pour cette première raison, le mini-sommet pour l’Afrique s’imposait de fait, comme une nécessité absolue. Le fait que l’Afrique ne figure pas au peloton des grandes pollueur de la planète a également nécessité qu’une assise spéciale lui soit consacrée, elle qui subit les conséquences du réchauffement causé par les puissances industrielles du Nord (inondation, sécheresse, baisse de la production agricole, avancée de la mer sur les plages, menace de l’écosystème, déboisement des bassins forestiers…) il fallait un regard particulier sur cette Afrique qui subit les fautes des autres. C’est la deuxième raison de la tenue du mini-sommet du 1er décembre auquel a activement pris part le président Paul Biya, comme éloquent acteur et instigateur.
Grand tribun, comme il sait l’être, concret et réaliste, Paul Biya indexe le problème du Continent Noir, sans fioriture : « il me semble que le grand problème ce sont les financements. Beaucoup a été fait par la France en particulier ainsi que la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement. Mais, nous ne sommes pas au bout de nos peines. C’est pour cela que je voudrais joindre ma voix à celles des orateurs qui m’ont précédé pour dire qu’il faut encore aller plus loin dans le financement de l’Afrique. Bien sûr le changement climatique a entraîné des changements multiples non seulement sur le plan de l’alimentation, de la vie des gens, mais aussi sur l’émergence de la violence. En particulier autour du Lac Tchad où nous avons à faire à des mouvements violents, très durs. Mais nous ne sommes pas restés les bras croisés, nous avons créé une Force mixte multinationale avec le Nigéria, le Tchad, le Cameroun et le Benin qui fait face à ces terroristes. Mais nous demeurons tout de même optimiste, la prise de conscience mondiale qui se manifeste aujourd’hui à Paris montre que le monde est décidé à relever les défis. » Paul Biya a-t-il eu raison de souligner l’aspect financier en plaidant la cause de l’Afrique ? L’histoire sait lui donner raison. La France n’est pas restée insensible à cet aspect des choses. La problématique africaine passe par le financement de son retard économique. La Banque mondiale s’est déjà engagée à rassembler 16 milliards de dollars d’ici 2020. L’institution internationale s’est engagée à contribuer pour sa part à hauteur de près de 6 milliards de dollars, qui seront eux essentiellement des dons. Le plan d’action de la Banque mondiale soutiendra des initiatives concrètes, telles que la promotion de certaines pratiques agricoles intelligentes, des programmes de lutte contre l’érosion des côtes ou de soutien au service de météorologie. Le plan d’action de la Banque mondiale et l’apport financier des pays industrialisé contribueront à la réalisation du projet novateur qu’est la constitution de la Grande muraille verte aux abords du Sahara, allant du Sénégal en Somalie. Cette muraille de verdure vise à freiner la désertification. Lancé en 2007, ce projet traine le pas et nécessite beaucoup d’argent. Il faut le relancer. Tout comme il faut accentuer la lutte contre l’assèchement du Lac Tchad rogné par la désertification et l’insécurité alimentaire. Or, pour sauver le bassin du Lac Tchad, il faut lutter contre deux ennemis complexes, l’un est écologique, l’autre porte le masque du terrorisme.
Le Plan de sauvetage de la zone du Lac Tchad passe par cette double action. Il s’agit d’une guerre globale contre deux fléaux qui s’attaquent à la quiétude d’une zone autrefois prospère. La position de Paul Biya converge vers ces deux pôles de bataille, tant est que, selon, le chef de l’Etat camerounais, la survie du bassin du Lac Tchad passe par l’éradication de la secte criminelle Boko Haram dont les incursions fatidiques ont contrant les populations à la fuite de leur biosphère originelle. L’activité agricole et la pêche sont en péril autour du Lac Tchad. L’activité économique en a pris un coup sérieux… Pour Paul Biya, il est grand temps d’intervenir, il est urgent d’agir, il est pressent de sévir. A la suite de Paul Biya, les chefs d’Etat africains présents au mini-sommet sur l’Afrique ont souligné l’importance d’harmoniser et d’unifier toutes les initiatives du genre pour être efficace dans un délai très court. C’est pour cela que le mini-sommet de Paris est important. « C’est pour cela que nous tenons une fois de plus à remercier Monsieur le Président Hollande et les pays qui aident l’Afrique, pour qu’on continue cette marche en avant, pour une vie meilleure et l’avenir de l’humanité. » a souligné Paul Biya au Bourget, en faisant tonner haut et fort, la voix du Cameroun et celle de l’Afrique, aux oreilles du monde.

Laurent Michel Akam à Paris

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