La microfinance au Cameroun traverse une crise sans précédent ! Au 30 avril 2025, pas moins de 578 établissements de microfinance (EMF) étaient recensés sur le territoire national, mais un nombre alarmant d’entre eux se trouvent actuellement en situation de faillite ou nécessitent un redressement urgent. Face à cette situation critique, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, vient de lancer un appel à candidatures pour sélectionner des mandataires chargés de rétablir les activités des établissements concernés. Une initiative cruciale qui pourrait déterminer l’avenir de tout un secteur essentiel à l’inclusion financière.
Redressement financier camerounais : les experts à la rescousse du système
« Cette liste d’experts financiers est devenue indispensable pour la promotion et l’assainissement du secteur », a expliqué un haut responsable du ministère des Finances. L’appel à candidatures, ouvert jusqu’au 2 juin prochain, s’adresse à tous les experts financiers ayant une expérience avérée dans la gestion des institutions de microfinance en difficulté.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre réglementaire de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) qui supervise le secteur. Selon les textes en vigueur, les experts sélectionnés auront pour mission de présenter ou rétablir les conditions normales d’exploitation, ou encore d’assurer l’apurement du passif des établissements concernés.
La situation est particulièrement préoccupante pour les EMF de première catégorie, dont le total des dépôts reste inférieur à un milliard de FCFA. Le règlement Cobac prévoit des dispositions spécifiques en cas de liquidation, qualifiée de « simplifiée » dans ce contexte. L’autorité monétaire peut désigner un administrateur provisoire sur la base d’une liste préétablie, d’où l’importance de cet appel à candidatures.
Pour prétendre à cette fonction stratégique, les candidats devront satisfaire à plusieurs exigences : être une personne physique ou morale réunissant toutes les conditions d’expertise requises par la réglementation bancaire, justifier de solides compétences professionnelles et posséder une expertise avérée dans le domaine bancaire.
Cette démarche intervient alors que plusieurs EMF ont récemment fait l’objet de mesures administratives drastiques. En effet, la Cobac a prononcé la mise sous administration provisoire d’un EMF sous-saisonné propre à l’initiative des dirigeants sociaux, illustrant ainsi la volonté des autorités de structurer davantage ce secteur vital pour l’économie camerounaise.
Les mandataires sélectionnés auront la lourde tâche de diagnostiquer les circonstances ayant conduit à la mise sous administration provisoire ou à la liquidation des établissements, tout en faisant le point sur leur situation financière actuelle.
Pensez-vous que cette initiative de sélection d’experts suffira à redresser durablement le secteur de la microfinance au Cameroun ?