La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré avoir pris conscience dès 2001, qu’elle avait de sérieux désaccords avec le dirigeant russe, lorsque le président russe Vladimir Poutine avait prononcé son discours au Bundestag.
C’est ce qu’elle a déclaré dans un entretien avec le journal Süddeutsche Zeitung publié samedi.
« Il a toujours été clair pour moi, même lorsqu’il s’était exprimé devant le Bundestag en 2001, que nous avions d’importants désaccords. Pour le président russe, l’effondrement de l’Union soviétique est un événement triste, alors que pour nous, nous étions heureux de la fin de la guerre froide et de l’unité allemande et européenne », a déclaré Mme Merkel.
« Mais lorsque j’ai pris mes fonctions, je ne pouvais pas imaginer qu’il annexerait la Crimée et qu’on en viendrait à des affrontements militaires dans l’est de l’Ukraine – pratiquement aux frontières de l’Union européenne », a déclaré la chancelière.
Elle a également exprimé l’opinion que le rôle de Berlin dans le monde diminuait, malgré le fait que l’Allemagne soit un pays riche. Selon Mme Merkel, la raison en est un « changement complet de l’équilibre des forces ». « Lorsque je suis devenue chancelière, le PIB de la Chine, qui s’élevait à 2.300 milliards de dollars, était légèrement inférieur à celui de l’Allemagne avec ses 2.800 milliards de dollars. Aujourd’hui, le PIB de la Chine s’élève à 14.700 milliards de dollars et le nôtre n’étant passé qu’à 3.800 milliards de dollars », a-t-elle expliqué.
« C’est pour cela que stratégiquement, nous devrions construire nos relations de manière intelligente. Aujourd’hui, nous devons nous battre pour continuer à maintenir notre importance », a-t-elle ajouté. Elle estime que » maintenant, tout doit être fait pour unir l’Europe ».
Poutine a prononcé son discours au Bundestag le 25 septembre 2001. Il avait évoqué les longues relations traditionnelles russo-allemandes, la contribution des Allemands au développement de l’économie et de la culture russe, il avait évoqué la sécurité mondiale et d’autres sujets. La plus grande partie de son discours avait été prononcée en allemand.