Me Louis Legrand Bimoga : « Il faut sauver le karaté camerounais »

Louis Legrand Bimoga

La situation à la Fédération camerounaise de karaté est, depuis plusieurs mois, fort préoccupante.

Depuis des mois, des dirigeants de la Fédération camerounaise de karaté et de disciplines affinitaires (Fécakada), qui détient l’agrément du gouvernement camerounais, ont été sanctionnés pour des affaires de mœurs, de vol de primes des athlètes. Seulement, après de nombreuses années de gestion, on se serait attendu à en savoir plus sur le bilan de ces dirigeants. D’où l’audit que les acteurs du karaté camerounais ont exigé. Beaucoup d’argent a été dépensé par l’Etat camerounais pour des compétitions internationales au Cameroun et les déplacements des athlètes à l’étranger. A quoi ont servi ces millions de Fcfa ?

C’est au moment où les membres de la Fécakada exigent cet audit que Me Wakam et son équipe, qui ont été suspendus, décident de faire disparaître le compte et de dissoudre la Fécakada, qui dispose pourtant encore de l’agrément. En effet, alors que Mme Mengbwa, 2e vice-présidente de la Fecakada aurait dû conduire le bureau après les suspensions du président et du premier vice-président, elle a été mise à l’écart.
Le secrétaire général, homme de Me Wakam, lui-même suspendu, a organisé une fausse assemblée générale en écartant la 2e vice-présidente qui n’a pas été informée. En plus, les élections n’étaient pas prévues à l’ordre du jour. Pourtant, l’ex-secrétaire général a été porté à la tête d’une Fédération camerounaise de karaté (Fécakaraté), qui prétend gérer le karaté camerounais. Des dirigeants de la Fécakada ont certes été suspendus, mais pas la Fécakada.

Les membres de la Fécakada ont rédigé plusieurs requêtes qui restent sans suite. Comment comprendre que des personnes suspendues continuent de gérer le karaté camerounais ? Comment ont-ils pu obtenir un agrément à l’insu des karatékas ? Le président a été radié, mais continue d’agir dans l’ombre. Ceux qui tentent de raisonner sont victimes de trafic d’influence de menaces, etc. Ceci manifestement avec la complicité d’individus au ministère des Sports, notamment le directeur des normes qui empêcheraient que le courrier arrive à bon port. Car, comment comprendre que toutes les lettres adressées au ministre des Sports n’aient reçu aucune réponse. Nous avons ainsi décidé d’initier des actions en justice.

Les élections sont annoncées et les gens qui ont profité du flou et du vide à la suite des sanctions veulent se présenter. Nous disons qu’ils ne doivent pas entrer en salle pour ces élections et que seul le bureau exécutif de la Fécakada, qui a un agrément, ainsi que les clubs affiliés à la Fécakada doivent être habilités à participer aux travaux. Le 24 avril 2021, nous avions demandé la mise sur pied d’un comité provisoire de gestion pour aller aux élections. Sans suite. Nous attendons du ministre des Sports qu’il tranche cette affaire, pour éviter des troubles à l’ordre social. S’il ne veut pas être arbitre de cette situation, le Premier ministre pourrait le faire.

Le moment est venu de sauver le karaté camerounais qui se porte mal. Comment se fait-il que depuis 1993 qu’on a eu l’agrément, on n’a jamais été capable d’avoir un siège, malgré toutes les subventions de l’Etat, les cotisations des membres, les affiliations les frais de passages de grades et même les sponsors ? On n’a jamais pu avoir une organisation digne d’une fédération nationale de karaté. On n’arrive pas à avoir des résultats, on n’arrive pas à être unis et surtout on n’a pas de dirigeants capables de nous présenter un bilan. Depuis 1993, les athlètes qui remportant les compétitions nationales n’obtiennent rien du tout. On ne devrait plus être à ce stade.

Les textes de la fédération, qui ont été taillés à la mesure des anciens dirigeants, doivent être revus. On ne peut pas continuer à évoluer dans ce flou. Il n’y a pas de compétitions, de stages de perfectionnement pour préparer nos équipes nationales. Le niveau des entraîneurs même est sujet à caution. Ce n’est pas parce qu’on est diplômé de l’Injs que l’on est entraîneur de karaté. Il faut avoir été un grand champion pour former des champions.

J’invite l’ensemble des karatékas du Cameroun, qui ont besoin d’un changement pour l’avenir du karaté camerounais, à s’affilier à la Fécakada et à être prêts à venir élire le président de la Fécakada.

7e dan de karaté
Instructeur mondial de karaté
Ex-capitaine de l’équipe nationale
Triple champion d’Afrique
Fondateur du Karaté club Legrand de Yaoundé

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