Marche du MRC : Le collectif Me Sylvain Souop reprend du service

Souop

Maître Maurice Kamto a rejoint ses confrères qui instruisent des procédures devant les cours d’appel de Bafoussam, de Douala et de Yaoundé en faveur des militants du Mrc condamnés pour avoir pris part à cette manifestation.

Me Maurice Kamto revêt sa robe. L’homme de droit a rejoint le collectif d’avocats Me Sylvain Souop pour la défense des 103 militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) condamnés par les juridictions militaires pour avoir pris part à la marche pacifique du 22 septembre 2020. Les avocats membres de ce collectif vont engager des procédures devant les cours d’appel des régions de l’Ouest (Bafoussam), du Littoral (Douala) et du Centre (Yaoundé). L’annonce a été faite hier, 13 avril 2022 au cours d’une conférence de presse à Yaoundé.

L’arrivée du nouveau membre au sein du collectif est perçue comme une plus-value dans la défense des prisonniers. « Nous voulons remercier le confrère Maurice Kamto qui nous a rejoint et nous savons pouvoir travailler en parfaite harmonie et nous aurons besoin de sa grande expérience », a indiqué Me Emmanuel Simh. Le Pr Maurice Kamto rassure que sa casquette d’homme politique n’empiètera pas dans l’exercice du droit. « En me joignant au collectif, je sors du champ politique pour entrer dans le champ judiciaire et j’exercerai mon ministère dans le strict respect des règles de la profession du droit. A la fin, si les juridictions saisies ne disent pas le droit, ce ne sera pas parce qu’on n’aura pas fait un exposé conséquent de l’affaire avec les règles connues. Ma présence ne change rien à l’affaire parce qu’elle a déjà un caractère », a clarifié l’avocat.

Plusieurs raisons motivent ce retour du collectif devant les prétoires. Ils évoquent la dimension humanitaire du serment d’avocat que partagent les membres du collectif Me Souop ; les insistantes demandes des familles. Ils avancent comme autres arguments le fait que les procédures quittent les juridictions militaires pour désormais se dérouler devant les juridictions civiles de droit communs. Les avocats du collectif ont espoir que les juridictions civiles saisies seront plus attentives aux principes de droit qui ont vocation à s’appliquer dans les procédures. « Lorsqu’on quitte le commandement militaire pour se retrouver à la cour d’appel présidée par un magistrat professionnel, les données changent. Nous pensons que les questions relatives à l’indépendance théorique du juge peuvent déjà supposées être garanties en attendant le traitement du dossier.

Les tribunaux militaires siègent dans les casernes militaires ce qui restreint l’accessibilité au public, à la presse. Nous quittons donc ce territoire réservé exclusivement aux militaires et aux armes pour nous retrouver dans les cours d’appel où les débats seront publics », explique Me Hyppolite Meli.

Pour rappel, les avocats du collectif Me Sylvain Souop avaient déposé leurs robes le 09 septembre 2021 pour s’insurger contre ce qu’ils qualifiaient ‘’d’arbitraire et d’illégalité’’ dans la gestion des dossiers concernant les prisonniers membres et sympathisants du Mrc. Leur décision de retour intervient quelques jours après le décès, des suites de choléra de Rodrigue Ndagueho Soufet, un militant du Mrc incarcéré à la prison centrale de New-Bell à Douala dans le cadre des marches du 22 septembre 2020.

Pour ce cas, Me Emmanuel Simh annonce qu’une procédure sera initiée dans les prochains jours. L’avocat a relevé : « Pour la mémoire de notre client, pour sa famille, il est important qu’une action soit intentée même si vous vous imaginez bien nos auditeurs de justice sont contre les marches pacifiques. On peut imaginer qu’elles pourront toujours bloquer la procédure. Nous vous informerons de ce qui sera fait par les avocats afin que cette affaire soit portée devant la justice ». Et Me Meli de renchérir : « Il y a un problème d’impunité dans notre pays et cela doit interpeler tout le monde. Lorsqu’un homme affaibli par la maladie peut encore subir l’enchainement, ça donne à réfléchir et lorsque mort s’en suit et qu’il n y’a aucune indignation ni par des avocats, ni de la part de notre ordre, ni par la société, nous disons au sein du collectif que même lorsqu’il restera un seul avocat, il faudra le dénoncer voire agir pour mettre fin à l’impunité ».

Cécile Ambatinda / 237online.com

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