237online.com

L'ouverture sur le Cameroun

Maire de Maroua: Le Dr Sali Babani contesté mais élu

Dr Sali Babani, maire de Maroua

L’enseignant a remporté l’élection face au candidat du Fsnc après deux suspensions de la session de plein droit par le préfet faute d’un consensus des conseillers Rdpc.

Ces derniers remettaient en cause le choix de la hiérarchie du parti. C’est peut-être la fin d’un calvaire qui a duré trois jours du 3 au 5 mars 2020 dans la ville de Maroua qu’est l’élection de son tout premier maire de ville. Finalement, le DrSali Babani a été élu jeudi dernierface au candidat du Fsnc Hamadou Amadou avec 50 voix contre 48 dont 7 bulletins nuls à l’issue d’une élection à plusieurs rebondissements.

En effet, le mardi 3 mars dernier, toutes les dispositions étaient prises pour le bon déroulement du scrutin à la convocation de la session de plein droit par le préfet du Diamaré Akoa Jean Marc. Le tout paré d’un dispositif sécuritaire énorme autour de l’hôtel de ville de Maroua abritant le cercle Municipal. Le Rdpc détenteur de 55 conseillers municipaux sur les 105 issus des trois communes d’arrondissement que compte la mairie de la ville avait les cartes en main pour remporter cette élection.

Car, les autres partis politiques en compétition ont au total 50 conseillers. Sauf que le nom du candidat Rdpc annoncé peu avant le jour-j a surpris plus d’un parmi les conseillers du parti du renouveau. C’est que, le Dr Sali Babani conseiller de la commune de Maroua Ier dont le mandataire du parti le ministre Alamine Ousmane Mey a révélé le nom n’est pas connu du public pour certains et pour d’autres, « il y a des candidats meilleurs que lui dans le parti ».

Du coup, c’est l’imbroglio total au sein du parti qui a multiplié les réunions. Malgré cette situation à l’allure de rejet de l’avis de la hiérarchie du parti, le scrutin a débuté. Sur les 105 conseillers, 55 sont issus du Rdpc, 35 pour leFsnc, l’Andp et l’Undp comptent respectivement 8 et 6 tandis que le Mdr en a un. Toute vérification faite, un conseiller est absent. Les médias sont invités à quitter la salle. Les téléphones des conseillers retirés et consignés sur ordre du préfet apprend-on. Contre toute attente, 105 bulletins ont été trouvé après le vote au lieu de 104 initialement prévu après que l’appel des conseillers présents en salle a été validé. Une situation qui a semé la panique générale poussant le préfet Akoa Jean Marc à suspendre la séance qui se déroulait jusqu’aux environs de 22 h pour le jour suivant, mercredi à 12 h. Ce dernier indiquait suspendre la séance pour avoir plus claire sur l’identité du conseiller surprise qu’il lui présenta des documents sur son identité. Toutefois, des informations internes du Fsnc indiquaient une victoire de leur parti ce jour-là.

Retour

A nouveau dans la salle le mercredi, le préfet reste le seul maître, pas de bureau d’âge pour organiser les débats. Et les travaux censés se poursuivre à l’heure indiquée ne démarreront qu’aux environs de 17 h. Tant les tractations au sein du Rdpc n’ont pas abouties à un consensus malgré les multiples réunions pour trouver une issue favorable au parti. Le mandataire du Rdpc, le Minepat Alamine Ousmane Meyqui avait à ses côtés le recteur de l’université de Maroua, le Pr Idrissou Alioum s’est heurté à l’intransigeance de ses camarades du parti. En plus du candidat désigné Sali Babani, deux autres candidats issus de différents camps du Rdpc se sont déclarés en plus de celui du Fsnc. Soit un total de 4 candidats pour le poste de super maire.C’est le branle-bas dans la salle. Il a fallu l’intervention de Djamilatou Babale, conseillère municipale, pour sauver la barque. Elle a demandé une pause d’une quinzaine de minutes pour un huit clos entre les conseillers et les mandataires du parti. Une fois de plus, la séance sera suspendue par le préfet du Diamaré pour le lendemain à 12h, trouvant que l’heure n’était pas propice pour poursuivre la séance.

Victoire ardue

C’est finalement le jeudi que les travaux ont repris aux environs de 17h après une longue attente des conseillers issus des partis politiques de l’opposition tapis dans la salle depuis 11 h. Il n’y avait donc pour cette fois deux candidats dont Sali Babani du Rdpc et Hamadou Amadou du Fsnc.
L’issue des élections très serrées a vu la victoire du Dr Sali Babani avec 50 voix contre 48 et 7 bulletins nuls. De leur côté, les conseillers du Fsnc demandent qu’un deuxième tour soit organisé pour départager les candidats arguant de fait, qu’aucun candidat n’a obtenu la majorité absolue. Ils quittent la salle lorsque le préfet ne saisis pas leur recours. Tandis que le Rdpc pour sa part est resté ferme de sa victoire acquise. Les adjoints ont été élus en l’absence des conseillers municipaux de l’opposition.

Déjà, le vendredi dans la matinée, s’est déroulé la passation de service entre le tout premier maire de la ville de Maroua le Dr Sali Babani et l’ex délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Maroua Bakary Robert Yawaré. Désormais le Dr Sali Babani est le tout premier super maire de la ville de Maroua. Ce natif du quartier Djarenguol Piééré Maroua né en 1972, enseignant de formation est connu dans les amphis théâtres de l’université de Maroua où il officie comme chargé de cours. Il a soutenu sa thèse de doctorat Phd en histoire économique et sociale à l’Université de Ngaoundéré. Riche d’une forte expérience dans les instances de l’Etat, il a été nommé comme chef de cellule des études et de la planification au ministère de la Communication.

«Aujourd’hui élu à ce prestigieux poste sous fond de contestation au sein de son parti, d’autant plus que des contestations des résultats de ces élections s’élèvent dans les camps du Fsnc pour dénoncer le passage en force orchestré par le préfet du Diamaré mais aussi bien chez les mécontents du Rdpc qui se sentent brouillés par la hiérarchie du parti, il devra batailler fort pour calmer les ardeurs de ses camarades du parti pour affronter les défis futurs », indique un ancien magistrat municipal à Maroua. Pour le développement de la ville de Maroua, il aura du pain sur la planche pour rebâtir la ville qui a perdu ses traits de beauté d’antan.

Ibrahima ADAMA

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *