Les pays européens ne pourraient se passer de gaz russe que pendant six mois et devraient ensuite faire à des problèmes économiques considérables. C’est ce qu’a annoncé vendredi Alfred Kammer, directeur Europe du Fonds monétaire international (FMI).
Selon lui, le FMI a examiné deux scénarios prévoyant l’arrêt des livraisons de gaz russe. « L’Europe pourrait résister à cette situation au cours des premiers six mois, mais elle fera certainement face à une pénurie en hiver », a-t-il fait savoir en commentant ces analyses. « Ce déficit affectera considérablement l’économie et l’activité économique », a-t-il indiqué lors de la session de printemps des organes dirigeants du FMI et de la Banque mondiale.
Plus tard, il a précisé à l’AFP que la consommation de gaz en Europe était moins importante en été, alors que les pays européens pourraient également puiser dans leurs réserves. Dans le même temps, l’épuisement des stocks jusqu’à un niveau critique devrait provoquer une hausse rapide des prix qui battent déjà des records, a-t-il ajouté. « Si l’interruption devait durer jusqu’à l’hiver, voire sur une plus longue période, cela aurait des effets (négatifs) importants » sur l’économie, a souligné Alfred Kammer en suggérant des mesures alternatives comme la réduction de la consommation visant à maintenir les réserves.
« Réduire la consommation d’énergie permet de stocker davantage de gaz […] qui permettra d’atténuer les effets de coupures ultérieures », a-t-il précisé.
D’après le FMI, un renoncement complet de l’Europe au combustible russe se solderait par une perte de 3% du PIB européen. Son scénario de base ne prévoit cependant pas de coupures de livraisons russes.