Les sanctions européennes contre la Russie empêchent les entrepreneurs africains d’acheter des céréales et des engrais en Russie et sans eux, l’Afrique risque d’être confrontée à la famine, a déclaré Macky Sall, président du Sénégal et de l’Union africaine, invité par France 24 et RFI.
« Sur l’accès aux produits russes, nous sommes, nous Africains, confrontés à la difficulté générée par les sanctions sur le système de paiement SWIFT. À partir du moment où nos banques sont liées aux banques européennes pour la plupart, elles ne peuvent pas payer comme elles le faisaient traditionnellement. Alors que quand il s’agit des Chinois ou d’autres pays, la Russie continue de commercer, même avec les États-Unis sur les engrais. Même avec l’Europe sur le gaz. Et nous, on ne peut pas du fait du système de paiement », a-t-il indiqué.
Macky Sall a également évoqué les sanctions contre certains entrepreneurs russes producteurs de céréales et d’engrais. « Du coup, on a, d’une part, la guerre qui a créé cette situation et, d’autre part, les effets des sanctions […] Il nous faut avec nos partenaires européens trouver un moyen de lever cette difficulté pour réguler le marché et assurer un approvisionnement correct en céréales et surtout en fertilisants. »
« Si les céréales ne sont pas produites, on sera dans une situation de famine très sérieuse qui pourrait déstabiliser le continent africain », a prévenu le président de l’Union africaine.
Évoquant sa rencontre, la semaine dernière à Sotchi, avec le président Vladimir Poutine, il a dit avoir formulé « trois messages au nom de l’Afrique »: « tout faire pour aider à libérer les céréales d’Ukraine », pouvoir « accéder aux céréales russes et surtout aux engrais » et arriver à la fin des hostilités et à la « désescalade ». Il a noté que l’accord de la Russie à assurer l’exportation de céréales depuis les ports ukrainiens n’était pas conditionné à la levée des sanctions occidentales.
Le président sénégalais est arrivé jeudi à Paris pour participer à une conférence ministérielle de l’OCDE. Il doit rencontrer vendredi le président Emmanuel Macron.