Les pourparlers entre la Russie et l’Ukraine ne sont possibles que compte tenu des conditions russes, mais Moscou ne cherchera pas à persuader Kiev. C’est ce qu’a déclaré jeudi aux journalistes la présidente du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) Valentina Matvienko, qui est en visite officielle au Zimbabwe.
« Les pourparlers ne sont possibles qu’en tenant compte de nos conditions que nous avons fixées et de la fermeté de ces conditions. La volonté de négocier ne signifie pas que nous allons chercher à persuader l’Ukraine, non », a-t-elle précisé.
« [Si] ils ont la volonté, ils peuvent enfin se débarrasser de l’influence externe absolue, se rendre compte de tout ce qui s’est passé et, en tenant compte des conditions que la Russie a fixées, un tel processus de négociation est possible. Voyons comment l’Ukraine répondra, nous ne forçons pas, nous n’insistons pas. Nous avons seulement exprimé notre volonté, mais compte tenu des conditions que nous avons fixées », a-t-elle ajouté.
Pour rappel, le chef d’État turc s’est entretenu lundi par téléphone avec les dirigeants des deux pays et a proposé d’organiser une rencontre russo-ukrainienne à Istanbul. Le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré lors de sa conversation téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine qu’Ankara était prêt à organiser une rencontre entre la Russie, l’Ukraine et l’ONU à Istanbul et à participer à un éventuel mécanisme d’observation si les deux parties parvenaient à un accord de principe. Le président ukrainien Vladimir Zelenski a déclaré à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan qu’il souhaitait s’entretenir avec le dirigeant russe Vladimir Poutine. C’est ce qu’a fait savoir mardi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavusoglu.
Les pourparlers russo-ukrainiens ont débuté le 28 février. Les délégations russe et ukrainienne ont mené quelques rencontres en Biélorussie pour ensuite poursuivre leurs échanges en visioconférence. Le 29 mars, elles ont mené un nouveau round de négociations à Istanbul. Selon le conseiller à la présidence russe Vladimir Medinski, la délégation russe a reçu de la part de la délégation ukrainienne une position écrite clairement formulée et une liste de propositions. La Russie a accepté ce projet pour un examen supplémentaire. Malheureusement, depuis, le processus de négociations s’est considérablement compliqué. Le 12 avril, le président russe Vladimir Poutine a déclaré aux journalistes que Kiev, s’éloignant des accords conclus lors des négociations en Turquie, avait conduit les négociations dans une impasse.