Le premier ministre libanais, Najib Mikati, et le ministre des Finances, Youssef Khalil, ont signé un décret allouant 15 millions de dollars pour répondre à la demande de blé du marché intérieur par le biais de droits de tirage spéciaux (DTS), instrument monétaire international créé par le Fonds monétaire international (FMI) pour compléter les réserves officielles existantes des pays membres, a annoncé lundi la chaîne de télévision LBC.
Plus tôt, le ministre de l’Économie et du Commerce, Amin Salam, a déclaré que le Liban avait besoin d’un achat urgent de 50.000 tonnes de céréales pour reconstituer un approvisionnement de deux mois. Selon lui, la pénurie est due à l’arrêt des approvisionnements en provenance de l’Ukraine, qui fournissait 60% des besoins du Liban en blé.
Le 15 mars, M. Mikati, lors d’une réunion avec la première vice-secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohamed, a demandé à la communauté internationale de fournir une aide alimentaire au Liban, compte tenu de la situation critique à cause des événements en Ukraine. En outre, le gouvernement libanais a interdit l’exportation de plus de 20 produits alimentaires locales en raison de pénuries alimentaires. Cette liste comprend la viande, les légumes et les fruits en conserve, les produits laitiers, les pâtes, le sucre, le pain, les grains de café et le thé. Selon le Programme alimentaire mondial, depuis 2019, les prix des denrées alimentaires au Liban ont augmenté de plus de 400%, entraînés par l’effondrement économique et financier.
La plupart des pays d’Afrique et du Moyen-Orient dépendent fortement des approvisionnements en blé de la Russie et de l’Ukraine, qui fournissent plus d’un tiers des exportations mondiales de céréales. Les combats en Ukraine et les sanctions massives des États-Unis et de l’UE contre la Russie ont perturbé l’approvisionnement en céréales, augmentant le risque d’une crise alimentaire en Afrique et au Moyen-Orient. Depuis le lancement de l’opération militaire russe en Ukraine, l’ONU a averti que les prix des denrées alimentaires pourraient augmenter de 22%.