Le CHAN des lions A’: La sorcellerie à la place de la performance

Lions A

Au-delà de leur faible niveau technique, micmacs, pratiques occultes et mauvaises habitudes autour et à l’intérieur de la tanière auront été le ventre mou des Lions Indomptables A’ lors de la compétition.

Samedi 6 février 2021, le Cameroun a bouclé sa participation au Championnat d’Afrique des Nations de football (CHAN) par une défaite 0 but contre 2, face à une équipe de Guinée qui termine ainsi à la 3ème place de la compétition. Cette défaite, après celle en demi-finale (4-0) contre le Maroc, n’a fait qu’en rajouter à la désillusion du public camerounais qui espérait pourtant que son équipe accrocherait une place sur le podium. Une désillusion qui a mis de côté l’euphorie sus-citée après les trois matchs du premier tour, puis la victoire en quarts de finale contre la RDC (2-1). Elle donne cependant raison à ceux, nombreux, qui avaient présagé dès le départ que les Lions Indomptables A’ ne gagneraient pas ce tournoi disputé à la maison.

Aujourd’hui, les faits recommandent d’admettre que cette équipe n’était pas à la hauteur de ses ambitions. On ne peut en effet rien attendre d’une formation constituée de joueurs qui n’ont pas dans leurs jambes un seul match de championnat sur les 10 derniers mois. Encore faut-il s’interroger sur le mode de sélection même de certains joueurs qui, selon des indiscrétions, auraient été appelés sur la base du clientélisme. Ainsi donc, sur le plan strictement sportif, l’on a vu une équipe des Lions A’ sans véritable âme, très souvent désarticulée, incapable de produire du jeu sur de longues séquences, avec une attaque quasi-aphone et une défense pas toujours rassurante. En atteignant le dernier carré de la compétition, les Lions Indomptables A’ ont plutôt créé la surprise, selon les observateurs
avertis du football.

Incantations nocturnes

Certains analystes pensent d’ailleurs que le but final aurait même pu être atteint, si les poulains de Martin Ndtoungou Mpile n’avaient pas été soumis à des éléments extra sportifs, nocifs à leur prestation sur la pelouse. « Quand on arrive à faire croire aux jeunes qu’on peut gagner par la magie, que les autorités valident une telle imposture, que les joueurs eux-mêmes finissent par y croire fermement, est simplement démentiel », accuse Martin Camus Mimb, journaliste de sports et promoteur de Radio Sport Info (RSI). Autour des Lions A’, des pratiques occultes auraient eu lieu durant la compétition, indiquent plusieurs sources. Des témoignages de joueurs révèlent que, vers 19 heures la veille du match de demi-finale contre les Lions de l’Atlas, le ministère des Sports et de l’Education physique a présenté aux joueurs, un « préparateur spirituel ». Ce dernier a par la suite organisé une séance d’ésotérisme, leur donnant consigne de ne pas aller au lit avant 1h du matin. « Et ils avaient pour obligation de se réveiller à 3h pour achever la séance d’incantations », souligne le site camfoot.

Le rubicond a été franchi. « Qu’on traine les joueurs dans de lugubres endroits nocturnes pour la victoire, que les maillots dorment dans des endroits que seuls les petits esprits fréquentent, est une imposture impardonnable », s’indigne de nouveau Martin Camus Mimb. Ce qui rejoint d’autres informations selon lesquelles le classement du coach Ndtoungou Mpile aurait été fortement influencé par des recommandations de nombreux marabouts mis à disposition par le ministre Narcisse Mouelle Kombi. A ces actes, il faut ajouter d’autres scènes surréalistes comme celle où l’on voit la ministre Célestine Ketcha Courtès (en charge de l’Habitat), en train de « donner sa bénédiction » aux Lions A’ par imposition des mains sur la tête de certains joueurs de l’équipe.

Bal incessant de personnalités

Aux pratiques de mysticisme, il faut ajouter l’omniprésence des personnalités, anciennes gloire du football camerounais et autres autorités administratives dans la tanière, pour expliquer le manque de concentration des joueurs. Le bal incessant que tout ce monde organise autour de l’équipe donne leur donne le tournis, les empêche de se reposer et d’être focus sur les objectifs. Ce qui n’est en rien un catalyseur de performances. « A quoi cela sert-il qu’un Samuel Eto’o ou un Roger Milla vienne régulièrement parler aux joueurs, dès que l’occasion se présente ? Au contraire, les nombreux discours qu’ils appellent « conseils » participent plutôt à diluer le message de l’entraineur, à créer du brouillard dans l’esprit des joueurs, ce qui entraine indubitablement des contreperformances sur le terrain », analyse un entraineur qui préfère ne pas révéler son nom.

Toutes ces présences, rencontres, réunions et « mondanités » sont de nature à perturber la sérénité dans laquelle toute équipe de football devrait se trouver lors d’une compétition de cette envergure. Le comportement des autres équipes en compétition n’a malheureusement pas servi d’exemple au pays organisateur. Et ce n’est pas la première fois que l’on se pose cette question : le Cameroun pourra-t-il tirer des leçons de cette compétition dans l’avenir ?

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