Le Cameroun plus meurtrier que jamais en guerre contre lui-même

( 2000 ) C’est le nombre de morts qu’affiche la zone anglophone depuis le début de la crise.

Un chiffre qui nous rappelle des morts des émeutes de septembre 1945, de mai 1955, de la guerre d’indépendance dans la Sanaga Maritime et chez les «Bamiléké».

Aussi, avons-nous encore en mémoire l’image des morts «des villes mortes », du combat pour le multipartisme et des émeutes de la faim de Février 2008. Le président camerounais a annoncé la tenue, fin septembre en cours, « d’un grand dialogue national » pour tenter de sortir de cette crise meurtrière. Présenté comme inclusif, ce dialogue se fera néanmoins sans les militants sécessionnistes extrémistes.

Mais les promesses non tenues faites à des générations de jeunes et vieux qui se sont fait avoir, ont crée une crise de confiance entre le Chef de l’Etat et les populations. A la vérité, il n’y a pas de dialogue inclusif possible sans Ayuk Tabe, le leader de l’Ambazonie, les autres principaux groupes sécessionnistes ou encore moins Maurice Kamto, le leader de l’opposition.

Pourtant, ce qui se passe dans le NoSo est extrêmement grave. Les populations marchent sur le sang.

A chaque seconde, elles vivent dans la hantise d’être tuées. Oui parce que le pays est plongé dans le sang. Jusqu’à quand va durer cette terreur? Le pays est cerné de toute part. Malgré cela, certains caciques du régime jouent pour la préservation du pouvoir. Ils oublient carrément qu’il n’est pas possible d’exercer un pouvoir dans la guerre. Ils oublient aussi que le Président Biya a hérité d’un pays en paix et qu’il se doit de préserver cet acquis.

Le pays broie et marche sur tous ses « fils » qui ont décidé de critiquer la gouvernance du système en place. Le régime utilise la force, une force sans vergogne, sans foi ni loi contre ses propres « compatriotes » qui ont la tête plus grande que celle des autres. Certains sicaires recourent à l’invective et au culte de virilisme, maîtres de l’esbroufe. Rappelons que le plus fort n’est jamais assez fort pour demeurer le plus fort.

Qui utilise la force n’a pas toujours raison. En excluant les leaders anglophones extrémistes et les leaders politiques actuellement emprisonnés, le pouvoir a choisi le chaos : non au pardon, non au fédéralisme, non à la reforme du code électorale, non aux manifestations pacifiques, non à la limitation des mandats et non à la démocratie. Et c’est une faute !

Zephirin KOLOKO

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