La Suède et la Finlande n’intégreront pas l’Otan en ignorant les exigences de la Turquie

L'Otan

Le processus d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan ne se poursuivra pas tant que les exigences de la Turquie ne seront pas satisfaites, a annoncé mercredi le porte-parole du président turc Ibrahim Kalin lors d’un point de presse tenu à Ankara à la suite des négociations entre la Turquie et les délégations de la Suède et de la Finlande.

« L’Otan est une alliance de sécurité, la question clé de cette alliance est que les préoccupations en matière de sécurité soient prises en compte de manière égale et équitable pour tous les membres de l’Alliance. Nous voulons que des mesures concrètes soient prises contre les organisations terroristes. Nous voulons que des mesures claires soient prises pour répondre aux préoccupations sécuritaires de la Turquie. Si ces exigences sont ignorées, ce processus [d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan] ne pourra pas se poursuivre », a-t-il souligné.

En outre, la partie turque, lors des pourparlers avec les délégations suédoise et finlandaise sur leur entrée dans l’Otan, a présenté des documents sur le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) reconnu comme organisation terroriste dans la République et sa branche syrienne YPG.

« Nous leur avons fourni des documents indiquant que le PKK et les YPG sont des organisations terroristes liées l’une à l’autre. Nous avons également soulevé la question de l’extradition de ces pays de terroristes de la FETÖ [« organisation terroriste fethullahiste », que les autorités accusaient d’être impliquée dans la préparation du coup d’État en Turquie en 2016], sur lesquels nous travaillons depuis dix ans », a déclaré le porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan.

Selon M. Kalin, l’imposition de sanctions contre la Turquie dans la fourniture de produits de l’industrie de la défense affaiblit l’Otan. « Nous avons exigé [de la Suède et de la Finlande] la suppression immédiate des restrictions sur l’approvisionnement en produits de l’industrie de la défense. Nous avons vu leur attitude positive à l’égard du sujet de la levée des sanctions sur l’industrie de la défense. C’est une situation importante, nous ne pensons pas que ce soit juste que les alliés s’imposent un embargo les uns contre les autres. Cela ne fait qu’affaiblir l’Alliance et plaît à nos ennemis », a déclaré le porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan.

Pour rappel, les pourparlers des délégations turque, suédoise et finlandaise sur l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’Otan ont pris fin le 25 mai à Ankara. La partie turque était représentée par le porte-parole présidentiel Ibrahim Kalin et le vice-ministre des Affaires étrangères Sedat Önal. Selon la source, les responsables turcs ont d’abord rencontré séparément les délégations des deux pays scandinaves, puis une réunion des trois parties a eu lieu.

Les ambassadeurs de Finlande et de Suède auprès de l’Otan, Klaus Korhonen et Axel Wernhoff, ont remis le 18 mai au secrétaire général Jens Stoltenberg les demandes d’adhésion de leurs pays à l’Alliance. Le 16 mai, le président russe Vladimir Poutine, lors du sommet de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) au Kremlin, a mis en garde contre la réponse de Moscou à l’expansion de l’infrastructure militaire de l’Otan en Finlande et en Suède. Dans le même temps, le dirigeant russe a noté que l’élargissement de l’Otan aux dépens de la Finlande et de la Suède ne constituait pas une menace directe pour la Fédération de Russie, puisque Moscou n’avait aucun problème avec ces pays.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré le 18 mai qu’Ankara ne soutiendrait pas l’admission de la Suède et de la Finlande dans l’Otan tant qu’elles n’auront pas déterminé leur attitude à l’égard des organisations terroristes, en particulier le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), que la Turquie considère comme telle. Il a fait une déclaration similaire le 16 mai, notant qu’il s’opposait à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan en raison du refus de ces pays d’extrader vers la Turquie des personnes impliquées dans les activités du PKK. Cependant, le 21 mai, Erdogan a ajouté que la Turquie soutiendrait l’entrée de la Suède et de la Finlande si Stockholm et Helsinki montraient clairement leur solidarité avec Ankara pour ses problèmes de sécurité.

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