La Haute Cour de Gauteng en Afrique du Sud a annulé mercredi la décision du ministre sud-africain de la Justice de rendre aux autorités mozambicaines l’ancien ministre mozambicain des Finances Manuel Chang. Au lieu de cela, la Haute Cour a décidé de l’extrader aux États-Unis, a annoncé le site sud-africain News-24.
Selon ses informations, cette dernière décision serait la victoire des activistes mozambicains qui craignaient qu’en cas de l’extradition de Manuel Chang au Mozambique, l’ancien ministre des Finances ne réponde pas des crimes qu’il aurait commis au sein du gouvernement.
Manuel Chang a été arrêté en Afrique du Sud en décembre 2018 sur la demande des États-Unis. Il est soupçonné d’avoir subtilisé deux milliards de dollars de crédits que les entreprises mozambicaines avaient contractés auprès de banques américaines avec des garanties étatiques. Or, son extradition aux États-Unis a été retardée quand le gouvernement sud-africain a reçu une demande de son extradition de la part du Mozambique. Après de longues audiences, le gouvernement sud-africain a pris la décision d’extrader Manuel Chang au Mozambique. Mais la Haute Cour de Gauteng vient d’annuler cette décision.
Au Mozambique, se déroule depuis le 23 août le procès de 19 personnes accusées de corruption. Parmi elles, on trouve le fils de l’ancien président mozambicain Ndambi Guebuza. Les autorités mozambicaines aimeraient voir Manuel Chang qui a dirigé le ministère des Finances entre 2005 et 2015 assis lui aussi sur le banc d’accusés. L’affaire porte sur 2 milliards de dollars de crédits contractés par des structures gouvernementales en 2013 et 2014 et destinés à l’achat de bateaux de pêche. L’existence de ce crédit a été rendue publique seulement en 2016. Actuellement, la justice mozambicaine tente de comprendre dans quelles circonstances ces crédits ont été octroyés et comment ils ont été utilisés. La justice américaine, elle, mène sa propre enquête.