La France lance au Cameroun les préparatifs du sommet Afrique-France de 2020

S.E. Christophe Guilhou, Ambassadeur de France au Cameroun a organisée une réception en marge de la 3ème Conférence MobiliseYourCity sur la Mobilité en Afrique et en préparation du Sommet Afrique-France de juin 2020, placé sous le signe de la ville durable.

237online.com vous propose de relire dans son intégralité le discours prononcé par M. l’Ambassadeur.

Discours de S.E. Christophe Guilhou, Ambassadeur de France au Cameroun, à l’occasion de la réception organisée en marge de la 3ème Conférence MobiliseYourCity sur la Mobilité en Afrique et en préparation du Sommet Afrique-France de juin 2020, placé sous le signe de la ville durable.

Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Chers invités,

C’est avec un immense plaisir que je vous reçois aujourd’hui à la résidence de France pour la première fois depuis mon arrivée dans votre magnifique pays. Cette occasion me permettra de rencontrer pour la première fois certains d’entre vous, ce dont je me réjouis.
J’ai souhaité profiter de la tenue à Yaoundé de la 3ème Conférence MobiliseYourCity sur la mobilité urbaine en Afrique pour vous réunir autour du thème plus large de la ville durable.

Comme vous le savez sans doute, le Président de la République Française Emmanuel Macron accueillera l’année prochaine ses homologues africains pour un nouveau sommet Afrique-France. La réflexion sur la ville durable sera placée au centre de cette rencontre de haut niveau. La « ville durable » décrit la manière dont les autorités organisent le développement des villes afin qu’elles répondent au mieux aux besoins de leurs habitants, tout en favorisant leur développement économique et en limitant leur impact sur l’environnement. Ce soir, mon souhait est de lancer la préparation de ce sommet en vous y associant dès le départ : autorités politiques, élus locaux, entreprises, experts et acteurs de terrain. C’est donc avec un grand plaisir que je serai dès ce soir à l’écoute de vos propositions.
Mais avant, je voudrais vous dire en quelques mots pourquoi la France accorde une telle importance à la ville durable, sur son propre territoire et dans la coopération avec ses partenaires.

Tout d’abord, l’organisation de la vie en ville est l’un des plus grands enjeux de demain. Cela est vrai pour la France, où l’urbanisation continue à progresser. Les populations sont de plus en plus demandeuses de systèmes de transport efficaces et peu polluants, et d’un cadre de vie agréable. La ville de Paris a ainsi été intégrée dans une structure administrative nouvelle, la Métropole du Grand Paris, qui permettra d’organiser de manière cohérente la croissance continue de notre capitale.

Pour les grandes villes camerounaises et africaines, l’enjeu est tout aussi important, puisqu’elles doivent faire face à un accroissement démographique rapide. Les projections montrent que pas moins de 65% des Camerounais habiteront en ville d’ici 2035. Cela revient à dire que les villes camerounaises accueilleront tous les 5 l’équivalent de la population actuelle de Douala. Plus frappant encore, des études récentes montrent que la ville de Yaoundé s’étend de 5 Km tous les 10 ans.

Face à un tel phénomène, il sera tout simplement impossible de faire l’économie de la planification et d’un engagement volontariste des autorités. Les villes doivent rester attractives pour les investisseurs et les populations. Les autorités camerounaises l’ont d’ailleurs parfaitement compris. Elles ont été parmi les premières d’Afrique à adhérer à l’initiative MobiliseYourCity et à produire des plans de mobilité urbaine pour Yaoundé et Douala, avec l’appui technique de l’Agence française de développement.

La priorité que la France accorde aujourd’hui à la ville durable est aussi le fruit d’une longue tradition en matière d’urbanisme et d’infrastructures collectives. Au XIXe siècle, les villes françaises ont été parmi les premières au monde à mettre en place des réseaux modernes d’électrification, de canalisation et de gestion des déchets ménagers. Aujourd’hui, cet héritage est repris par des entreprises dont l’expertise est reconnue dans le monde entier, et qui interviennent dans différents aspects de l’aménagement urbain : transports urbains, eau, énergie, déchets, etc.

Dans le contexte africain aussi, le savoir-faire traditionnel de nos urbanistes, de nos architectes et de nos ingénieurs n’est plus à démontrer, particulièrement au Cameroun où ils sont bien représentés. Plusieurs grands projets urbains ont été achevés avec succès tout récemment. Je pense notamment au 2nd Pont sur le Wouri et aux pénétrantes de Douala, ainsi qu’aux projets de drainage pluvial à Yaoundé et à Douala, qui ont grandement amélioré la vie des populations des quartiers concernés. D’autres projets d’infrastructures urbaines sont en cours de réalisation ou de conception, à Bertoua, Garoua, Bafoussam, Maroua et Bamenda. Les entreprises engagées dans la réalisation de ces projets amènent un savoir-faire international, et restent particulièrement soucieuses des attentes du Cameroun. Elles sont fortement ancrées dans les villes et les quartiers où elles interviennent et emploient une large majorité de Camerounais, forment les jeunes, font monter en compétence les sous-traitants locaux.

Enfin, l’attachement de la France à la ville durable est lié à notre engagement pour préserver l’environnement et lutter contre le changement climatique. Les villes sont parmi les plus grandes sources de pollution, que ce soit par les déchets de l’activité humaine ou par l’émission des gaz à effet de serre. Or une ville écologique est tout à fait possible. Une meilleure planification permet déjà à elle seule de réduire la pollution. Ensuite, il faut faire des investissements judicieux, en privilégiant les technologies non polluantes. Plusieurs villes camerounaises font déjà l’expérience de ces technologies, comme la ville de Yaoundé où le campus universitaire de Yaoundé I est desservi par des minibus à alimentation électrique. On peut aussi évoquer la ville de Bafoussam qui a introduit l’éclairage public aux panneaux solaires à l’échelle d’une ville. Ces solutions écologiques ont vocation à se généraliser pour créer les villes de demain plus propres et plus économes en ressources.

Mesdames et Messieurs, chers invités,
L’ambition de construire des villes durables en Afrique n’est pas des moindres, mais elle est à notre portée, si les pouvoirs publics s’engagent durablement dans cette voie. Le Cameroun a fait ce choix en devenant un membre très actif de l’initiative MobiliseYourCity, et je m’en réjouis profondément. Nous avons pu en voir aujourd’hui les premiers résultats avec la présentation des Plans de mobilité urbaine de Yaoundé et de Douala. Il ne me reste plus qu’à former le vœu que ces plans entrent rapidement dans la phase de réalisation, et qu’ils contribuent à renforcer encore le partenariat entre la France et le Cameroun.

Merci pour votre attention.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *