La CPI annoncée au Cameroun

CPI

Le balai diplomatique n’arrête plus au Cameroun.

Après avoir rencontré le ministre de l’Administration Territoriale, la Haute Secrétaire des Nations Unies aux Droits de l’homme a été reçue en audience au palais d’Etoudi . ” Ravi d’avoir reçu ce jour le Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme. Madame Michelle Bachelet et moi-même avons évoqué les questions de paix, de sécurité, de développement et des droits de l’homme au Cameroun”, écrit le chef d’Etat camerounais Paul Biya sur sa page Facebook.

La veille de cette rencontre , un autre rapport accable le régime de Yaoundé sur les exactions commises dans les deux régions anglophones en proie à une crise sans précédent qui ne fait que s’accentuer.

Selon le rapport d’International Crisis Group (ICG), publié le jeudi 2 mai 2019, la crise sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a fait depuis 2016, 1850 morts (civils et militaires) et 530 000 déplacés internes. Comme l’ont toujours demandé les acteurs politiques dont Akere Muna, Maurice Kamto, Fru Ndi, les évêques, Imams, personnalités de la société civile, l’Union Européenne, l’Union Africaine, l’ONG propose que des concessions soient faites par le gouvernement et les séparatistes en vue d’une résolution pacifique du conflit.

«Le gouvernement devrait soutenir la conférence générale anglophone, qui devrait permettre aux anglophones de se mettre d’accord sur leurs représentants à un éventuel dialogue national, tout en redonnant une voix aux anglophones non séparatistes. Dans le cadre d’un discours réconciliateur, le Président camerounais devrait reconnaître l’existence du problème anglophone et la légitimité des revendications exprimées par les populations anglophones, ordonner des enquêtes sur les abus des forces de sécurité, prévoir des compensations pour les victimes et s’engager à reconstruire , libérer des centaines d’activistes anglophones actuellement détenus, y compris des figures importantes du mouvement séparatiste», propose International Crisis Group.

Dans le même temps, suggère l’ONG que, «les séparatistes devraient renoncer à leur stratégie de villes mortes le lundi et le boycott de l’école, et exclure de leurs rangs les combattants qui ont commis des abus contre les civils».

Au cas où les différentes parties ne s’accordent pas, International Crisis Group préconise des sanctions contre les responsables. L’ONG lance l’appel aux Etats-Unis et à l’Union Européenne d’appliquer des sanctions (gels des avoirs, interdiction de voyage) contre les pontes du régime et les hauts gradés qui font obstacle au dialogue.

Une nouveauté apparaît dans le nouveau rapport. International Crisis Group exhorte maintenant la procureure de la Cour Pénale Internationale (CPI) à ouvrir des enquêtes préliminaires sur les abus des deux parties. Comme dit un chanteur camerounais qui fait actuellement le buzz: ” Ça a déjà commencé !”.

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