S’en tenir à une attitude condescendante au sujet de l’autobiographie récemment commise par la dame KOAH c’est simplement passer à côté de l’essentiel.
A l’issue du survol de ses 223 pages, l’objet de ce brûlot demeure autant mystérieux.
S’agit-il de criminaliser les mœurs délurées d’un footballeur milliardaires ? Apitoyer le public sur le sort d’une femme d’emprunt en rupture de clientèle ?
De toute façon, l’infâme goujaterie de mâles dévorés par leurs démons est tout aussi méprisable que l’activité de femelles transformant leur entre-jambe en comptoir pour améliorer un quotidien qu’elles considéreraient pas assez confortable. Il faudrait néanmoins s’affranchir du prisme de ces deux gavroches enivrés par un trésor trouvé au fond de la cour pour percevoir l’intérêt de ce récit aux confins de la littérature du Marquis de SADE, Lolita de Nabokov et La dame de Saint-Sulpice d’Alphonse BOUDARD ;
Une source d’indignation
Alors que le ministre de la communication et plus généralement les autorités camerounaise s’échinent à faire reluire l’image d’un pays, le « nègre blanc » de Nathalie KOA dépeint un véritable pandémonium. Au pays de Paul BIYA, pas la moindre protection des mineurs puisque des prédateurs s*e*xuels en grosse berline peuvent sans grands risques chasser à la sortie des lycées et corrompre les filles même de bonne éducation. La maman de Nathalie KOA complice de la marchandisation de la plastique de sa fille confirme combien la misère a transformé les parents en proxénètes drapés de vertu. La corruption généralisée tant dénoncé dans les multiples rapports qui se succèdent n’est pas en reste. La police camerounaise est décrite telle une officine de barbouse à la solde du plus offrant. 237online.com En l’occurrence, le chasseur de buts milliardaire peut se faire livrer à Londres des pièces de scellés récupérés à la suite de l’enlèvement de sa comparse dans une boite de nuit de la place. De même que son franc sonnant lui permet d’obtenir les enregistrements de tous les « SMS » échangés à partir du téléphone de dame KOA. Le comble du dérisoire survient lorsque la narratrice explique combien pour la consoler, « une très haute personnalité de la république » dont elle tait le nom lui a offert 20000000 FCFA pour aller se changer les idées en Amérique du nord. De quoi rendre jalouses toutes ses victimes du terrorisme, ces femmes retenu dans les hôpitaux faute de ressource pour payer les frais d’accouchement. Drôle de sélectivité pour la sollicitude des hautes personnalités camerounaises. Dame éplorée tient à préciser l’absence de contrepartie ; pourquoi pas ?
La vérité au-delà du récit
La qualité de cette plume rend digeste la description de scènes d’orgie s*e*xuelle les plus abjectes. A croire que Nathalie KOA n’a pas qu’un talent de péripatéticienne ! Pourtant certaines incongruités contextuelles rencontrées dans l’opuscule laissent interrogatif. Le « nègre blanc » fait dire à la « demoiselle d’emprunt » qu’à la sortie du bahut, ses copines étaient vertes à la vue des berlines et des beaux mâles qui s’alignaient pour l’embarquer. Non seulement « bahut » ne fait pas partie de l’argot scolaire camerounais, jusqu’au dernières nouvelles la peau noire ne change point de couleur au gré des humeurs. Ce brûlot n’est manifestement pas adressé au public camerounais. L’auteur étant en conflit judiciaire en France contre son ancien amant, l’arrière-pensée est de préparer l’opinion et les juges locaux en affichant une posture victimaire. Cendrillon devenue femme fatale aimerait grappiller encore quelque derniers sous au coffre-fort sur pattes. C’est de bonne guerre. De la à s’autoriser une posture de libératrice de la femme africaine, cela ne manque pas de culot ! Rappelons simplement à Nathalie KOA qu’au Cameroun comme ailleurs dans le monde les établissements scolaires sont bondés de jeunes filles très modestes côtoyant d’autres plus aisés mais qui jamais n’offrent leurs charmes contre quelque lucre. 237online.com Elles n’en épousent pas moins des quidams qui eux aussi sortent les familles de la misère. Affabulation ou réalité, reste que les adeptes du vice trouveront dans cette autobiographie un vademecum, tandis que les parents ignorant tout de la réalité de la débauche des univers mondains auront de quoi édifier leur progéniture.
BOAYENENGUE Achile