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Justice imminente : Les bourreaux des chercheurs capturés au Cameroun

Mounsi tueurs arretes

Une avancée décisive vient d’être enregistrée dans l’affaire du lynchage barbare des chercheurs camerounais. Selon des informations exclusives obtenues par 237online.com, le Commandant de la Compagnie de Gendarmerie du Mayo-Tsanaga et ses éléments ont procédé ce matin à l’interpellation d’une vingtaine de suspects directement impliqués dans l’assassinat des chercheurs Mounsi Frédéric, Bello Bienvenu et leur guide local.

Une opération militaire précise dans un contexte explosif

L’opération s’est déroulée dans le cadre d’un bouclage minutieusement planifié au village de Mblada, dans cette région de l’Extrême-Nord où la psychose sécuritaire a conduit à l’horrible méprise qui a coûté la vie aux deux scientifiques. Les forces de l’ordre ont encerclé le village à l’aube, ne laissant aucune échappatoire possible aux présumés assassins qui devront désormais répondre de leurs actes devant la justice.

Cette arrestation collective marque un tournant dans cette affaire qui avait soulevé l’indignation nationale, notamment au sein de la communauté scientifique camerounaise. Le Syndicat National des Chercheurs du Cameroun (SYNAC) avait fermement exigé « en urgence du Gouvernement, l’ouverture d’une enquête qui permettra d’identifier les auteurs de ce crime« , une demande qui semble avoir été entendue.

Un crime atroce né d’une méprise tragique

Pour rappel, cette tragédie s’est déroulée début mars à Souledé-Roua, lorsque Frédéric Mounsi, chercheur à l’Institut de Recherche Géologique et Minière, et son collègue Dr Bello Bienvenu, enseignant à l’Université de Maroua, ont été sauvagement lynchés puis brûlés vifs par des villageois qui les ont confondus avec des membres de la secte terroriste Boko Haram.

Particulièrement révoltant dans cette affaire est le fait que Mounsi avait financé cette mission « totalement par son salaire » pour collecter des données complémentaires nécessaires à la finalisation de sa thèse de doctorat. Ce dévouement à la science, qui l’a conduit à payer le prix ultime, illustre les conditions précaires dans lesquelles travaillent de nombreux chercheurs camerounais.

« Nos collègues étaient venus apporter la lumière du savoir, ils ont rencontré les ténèbres de l’ignorance », déplore un membre du SYNAC contacté par notre rédaction après l’annonce des arrestations. « Ces interpellations sont un premier pas, mais nous attendons que justice soit rendue jusqu’au bout. »

Un signal fort contre la justice populaire

Cette vague d’arrestations intervient à point nommé alors que le SYNAC avait menacé de « mobiliser toute la Communauté des Chercheurs pour manifester notre désapprobation à cette débrouillardise scientifique qui expose le chercheur camerounais à la vindicte populaire. »

Les prévenus devraient être transférés dans les prochaines heures vers Maroua pour y être entendus par un juge d’instruction. Cette avancée judiciaire pourrait enfin apporter un début de consolation aux familles des victimes qui, il y a quelques jours encore, craignaient que les corps de leurs proches ne finissent dans une fosse commune, ultime indignité que les autorités locales auraient envisagée.

Par Laurent Diby pour 237online.com

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