Le ministre autrichien des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg, estime qu’il est erroné d’exclure Moscou de toutes les plateformes de dialogue international et assure que son pays fait grand cas de sa neutralité à laquelle il ne renoncera pas.
Pour ce qui est d’un embargo sur le gaz russe, il exigera beaucoup de temps et de dépenses, indique-t-il dans une interview publiée ce samedi par le Corriere della sera.
« La neutralité fait partie de notre identité nationale […] Vienne sera toujours la capitale du dialogue […] Dans un monde où les conflits – économiques, militaires, intellectuels – sont devenus plus ouverts, la neutralité peut reprendre de la valeur », souligne-t-il.
Alexander Schallenberg affirme que la Russie a été expulsée du Conseil de l’Europe « à juste titre », mais qu’il « ne serait pas correct d’exclure Moscou de tous les forums du dialogue international ».
Selon lui, les sanctions étaient l’unique réaction possible de l’UE à l’opération de la Russie en Ukraine, mais « les pays devraient pouvoir discuter de ces aspects entre eux à huis clos ». « Aujourd’hui, le débat sur les sanctions est public », rappelle-t-il. Il estime également possible de renoncer au gaz russe, mais ce sera « long et coûteux », ajoute-t-il.
Le président Vladimir Poutine a déclaré le 24 février qu’en réponse à une demande d’aide des Républiques du Donbass, il avait décidé de lancer une opération militaire spéciale. Il a souligné que Moscou n’avait pas l’intention d’occuper des territoires ukrainiens. L’Occident a alors décrété des sanctions massives contre Moscou.
