Un bilan fait hier par le Comité interministériel chargé de la gestion des situations d’urgence. [pagebreak]Les populations fuyant les exactions des membres de la secte Boko Haram au nord du Nigeria et ceux de la Séléka en République centrafricaine augmentent de plus en plus dans les huit camps de refugiés de notre pays. Notamment à Minawao dans l’Extrême-Nord, à Gam et Borgof dans l’Adamaoua, à Gado-Badzez, Timangolo, Mbile, Lolo et Ngari-Singo dans la région de l’Est. Cette population de refugiés passe de plus de 230000 à 300 000, dont 245 000 Centrafricains. En fait, l’arrivée massive de ces populations cristallise davantage l’attention des autorités et les partenaires au développement, qui doivent gérer de nouveaux défis liés au déplacement interne des populations dans l’Extrême-nord et à la sécurisation du système d’Etat civil du Cameroun. D’autant plus que dans la plupart des cas, les refugiés finissent par solliciter la naturalisation. De même, pour leurs enfants nés sur le territoire, ils sollicitent l’établissement de l’acte de naissance en rapport avec le droit du sol. La faiblesse des financements constitue une préoccupation non négligeable. D’après le système des Nations Unies, en 2015, le Cameroun a besoin de 95,32 milliards Fcfa pour intervenir en faveur des refugiés. Cette somme, qui constitue 44% de la demande de la sous-région Afrique centrale. Cet argent va permettre de résoudre les problèmes liés à l’accès à l’eau potable, à l’hygiène et l’assainissement des abris des refugiés et les problèmes de santé. Bien que cette enveloppe soit colossale, les partenaires au développement ont pris des dispositions pour amortir le choc. La Banque allemande de développement (Kfw) promet de faire un don de 3,9 milliards Fcfa pour le projet d’appui aux mesures pour les refugiés en provenance du Nigeria et de la Centrafricaine. L’Union européenne plafonne à 4,6 milliards Fcfa son aide humanitaire pour 2015. Ajouté au 2,6 milliards Fcfa donnés en janvier 2015, de façon arithmétique cela va faire environ 7,2 milliards Fcfa pour l’aide humanitaire. D’après un responsable de la délégation de l’Union européenne, un bureau humanitaire sera créé au Cameroun, pour la sélection des projets à financer en faveur des refugiés. Reste aussi à gérer le problème des déplacés internes qui fuient les zones de combat entre nos forces de défense et les membres de la secte Boko Haram. Ils seront 919 081 en 2015, selon le Haut commissariat des Nations Unies pour les refugiés (Hcnr), à être en situation d’insécurité alimentaire, soit 723 468 en situation alimentaire modérée.
Pascal Dibamou