Mays Mouissi, autrefois simple employé de Carrefour en tant que Responsable Éthique et Conformité, a été propulsé au rang de Ministre Gabonais de l’Économie et des Participations en septembre 2023 par le Général Oligui Nguema. Sa rapide ascension, alimentée par quelques apparitions médiatiques en tant qu’analyste économique sur France 24, semblait être le début d’une ère nouvelle pour l’économie gabonaise. Cependant, la réalité a vite rattrapé les espoirs placés en lui. Après seulement un an et quatre mois à la tête de l’économie, le Gabon fait face à une crise financière sans précédent, marquée par une baisse des recettes pétrolières, des suspensions de décaissements par la Banque mondiale et la Banque Africaine de Développement (BAD), et un taux de pondération financière à 100%.
La chute d’un étoile montante
La nomination de Mays Mouissi, bien que saluée au départ pour son parcours atypique, s’est rapidement transformée en une leçon sur les dangers de la promotion sans expérience adéquate. Sous sa direction, l’économie gabonaise a connu des turbulences importantes. Les critiques se sont intensifiées, pointant du doigt une gestion qui n’a pas su anticiper ou répondre efficacement aux défis économiques majeurs. Ce revirement de fortune a conduit à son rétrogradation en janvier 2025, le plaçant à la tête du Ministère de l’Environnement et du Climat, un poste où il devra désormais prouver ses compétences hors du domaine économique.
Les proches et les influences
Mays Mouissi n’était pas seul dans sa mission; il était accompagné par la générale Suzanne Barat Ntchame, connue pour sa proximité avec la Brigade Anti Sardinard (BAS). Ce groupe, souvent perçu comme une force de l’ombre dans les coulisses du pouvoir gabonais, pourrait avoir joué un rôle dans la trajectoire de Mouissi. Cependant, cette association n’a pas suffi à maintenir sa position dans un domaine aussi critique que l’économie. La question se pose alors sur les critères de nomination des hauts fonctionnaires et sur l’influence réelle de ces réseaux informels dans la gestion des affaires nationales.
La chute de Mays Mouissi est un rappel poignant de la complexité de la gestion publique, surtout dans un contexte où le pétrole, principal moteur économique, est en déclin.
Ce cas met en lumière les enjeux de la gouvernance économique en Afrique, où la compétence et l’expérience doivent primer sur les affiliations ou la popularité médiatique. Le Gabon, et par extension le Cameroun, doivent tirer les leçons de cette expérience pour s’assurer que les futurs dirigeants soient à la hauteur des défis économiques de leur époque.