Gabon – Ali Bongo Ondimba : Qu’a-t-il fait de son premier mandat ?

Bien que la chute vertigineuse des cours du pétrole ait quelque peu freiné son engouement, Ali Bongo Ondimba est resté déterminé à rendre le rêve d’un Gabon industriel possible.
Désormais, minerais, huile de palme, bois et autres sont transformés sur place. Le Gabon industriel qu’il a proposé à ses concitoyens en 2011 tournait autour de trois axes : Relancer la production pétrolière et optimiser les revenus des hydrocarbures, développer le potentiel minier et ériger une filière de métallurgie propre et promouvoir le développement d’industries de soutien. Pour le premier, le Gabon a, comme ses voisins, souffert de la chute des cours sur le marché international. Mais Ali Bongo aura tenu ses promesses. 237online.com Le 12 juin 2015, le chef de l’Etat inaugurait le complexe métallurgique de Moanda (CMM). Le Gabon rentrait alors dans l’ère de l’industrialisation, après 52 ans d’exploitation brute du manganèse. Le CMM est composé de deux usines pour une capacité de production annuelle de 65 000 tonnes de silico-manganèse et 20 000 tonnes de manganèse métal. La transformation industrielle de ce minerai est d’autant plus bénéfique pour le pays, qu’il en est le 3e producteur mondial avec près de 3,5 millions de tonnes par an. Avant, toute cette production était exportée sans qu’aucune plus-value ne lui soit apportée. «Si nous avons réussi à faire cette transformation en ce qui concerne le minerai de manganèse, nous pouvons le faire dans d’autres secteurs. (…) La transformation locale nous apporte plus de valeur ajoutée», explique Ali Bongo Ondimba. Quelques semaines plus tard, c’est l’usine de transformation d’huile de palme qui accueille le chef de l’Etat. A 60 Km au sud-est de Libreville, et fruit d’un partenariat public-privé, l’usine peut produire jusqu’à 36 000 tonnes d’huile de palme par an. Normal pour des machines qui traitent 45 tonnes de régimes de palmes par heure. Olam, la firme Singapourienne détentrice de 60% des actions, (l’Etat dispose de 40%) qui a rendu possible ce projet peut se réjouir. Tout comme le président de la République. «L’inauguration de cette usine représente une nouvelle marche vers l’industrialisation. C’est donc un fleuron important que nous inaugurons aujourd’hui. Nous avons de grandes ambitions (…), car quatre ans après la mise en terre des premiers plants, nous sommes aujourd’hui face à une usine qui permettra d’atteindre plusieurs objectifs. Le premier est la diversification des produits. Cette structure permettra d’atteindre plusieurs objectifs. Cette structure permettra également d’offrir plus d’emplois de qualité et enfin, elle fera en sorte que notre pays soit beaucoup plus compétitif sur le marché international», explique Ali Bongo Ondimba.

Zone économique
Au cours du premier septennat d’Ali Bongo Ondimba, les graines de l’industrialisation ont aussi été plantées à Nkok. Un parc industriel multisectoriel intégré qui doit recouvrir 1126 hectares. 550 hectares es déjà aménagé et accueillent plus de 75 investisseurs. La Zone économique spécialise (ZES) de Nkok située à 27 Km de Libreville leur offre une multitude d’avantages pour leur implantation au Gabon. «0% d’impôt sur le revenu des entreprises, pas de droits de douanes sur l’importation des équipements pour les industries, 0% d’impôt foncier, exonération de la TVA, 100% de rapatriement des capitaux et bénéfices». Ce à quoi s’ajoutent des infrastructures modernes avec multiples options logistiques d’accès comme les routes, le quai et le chemin de fer ou encore une réduction sur l’électricité, par rapport aux tarifs en vigueur hors de la zone. C’est dans cette zone que s’est implantée Gabon wood hub, le premier cluster bois de fabrication de meubles et d’agencements en Afrique centrale. 237online.com Un pôle spécialisé dans la 3e transformation du bois et installée sur 12 hectares. Le Gabon wood hub dispose de salles de machines sur 6000 m2, d’un entrepôt de stockage, d’un séchoir à bois, d’une plateforme logistique et d’une agence de promotion. Ce cluster bois est une réponse à la décision du Gabon, effective depuis 2010, de ne plus exporter du bois brut. Une mesure qui a eu pour première conséquence la chute de certaines recettes fiscales. Notamment celles liées à l’abattage et à l’exportation des grumes non transformées. Mais, le nombre d’emplois dans le secteur n’a cessé de croître. En 2013, 7090 emplois avaient déjà été créés alors qu’on n’en comptait que 4095 en 2010. Entre 2009 et 2014, le chiffre d’affaires de l’industrie du bois est passé de 38 milliards de FCFA à 114 milliards de FCFA. Et la diversification de l’économie commence à prendre forme.

Rodrigue Nganzi

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