Une situation alarmante menace le football camerounais. L’Association Camerounaise des Arbitres de Football (ACAF) a adressé un appel désespéré au Ministre d’État, Secrétaire Général de la Présidence de la République, révélant une crise sans précédent. Les hommes en noir, garants de l’équité sur les terrains, envisagent de suspendre leur participation à toutes les compétitions organisées sous l’égide de la FECAFOOT jusqu’à nouvel avis, si leurs indemnités restent impayées.
Des arbitres étranglés par les dettes et abandonnés par le système
Dans un courrier daté du 10 mars 2025, les mandataires de l’ACAF exposent une réalité aussi triste qu’inquiétante: malgré la mise à disposition par l’État d’une subvention de 560 millions de FCFA destinée aux clubs et d’une autre de 350 millions de FCFA dédiée à l’organisation matérielle des compétitions, les arbitres n’ont toujours pas perçu leurs indemnités alors même que les championnats MTN Elite One et Two sont en fin de phase aller.
Cette situation dramatique ne se limite pas aux simples retards de paiement. Les arbitres se retrouvent dans l’incapacité de se déplacer pour officier lors des rencontres, prisonniers de dettes contractées auprès de leurs créanciers. Un véritable cercle vicieux qui asphyxie ces professionnels censés incarner l’autorité sur les terrains.
Une menace réelle planant sur le championnat national
La menace de suspension d’activité n’est pas à prendre à la légère. Les arbitres, déjà victimes de « vives polémiques, de graves critiques et invectives » selon leur courrier, semblent avoir atteint le point de rupture. Cette décision pourrait paralyser complètement les championnats professionnels camerounais à un moment crucial de la saison.
Les conséquences seraient désastreuses: arrêt des compétitions, pertes financières pour les clubs, dévalorisation du produit « football camerounais » aux yeux des sponsors et partenaires, sans oublier l’impact négatif sur les joueurs dont la carrière dépend de la régularité des matchs.
Un appel solennel aux plus hautes autorités de l’État
Face à cette crise, l’ACAF en appelle directement à l’intervention du Chef de l’État, S.E. Paul Biya, rappelant que les préoccupations des arbitres doivent être au centre des actions gouvernementales pour l’année 2025. Une démarche qui témoigne de la gravité de la situation et de l’impasse dans laquelle se trouve le dialogue avec la FECAFOOT.
La réponse officielle, signée par plusieurs responsables dont Patt Robert II, reconnaît la légitimité des inquiétudes et promet un « examen judicieux » de la situation, évoquant notamment le versement des indemnités de match avant le démarrage des phases retour. Cependant, aucun calendrier précis n’est mentionné, laissant planer le doute sur une résolution rapide du conflit.
Cette crise intervient dans un contexte déjà tendu pour le football camerounais, illustrant une fois de plus les dysfonctionnements structurels qui minent le développement du sport roi au pays des Lions Indomptables.