Un incident d’une extrême violence a éclaté lors de la 20e journée de MTN Elite One camerounais. Le match opposant le Stade Renard de Melong à la Colombe du Dja et Lobo a tourné au cauchemar samedi dernier lorsque des supporters déchaînés ont envahi la pelouse du stade municipal. Plus de 200 fans en furie ont pris pour cible le corps arbitral après l’attribution d’un penalty controversé à l’équipe visiteuse. Cette escalade de violence intervient dans un contexte déjà tendu pour l’arbitrage camerounais, marqué par un mouvement de grève partiellement suivi ces dernières semaines.
Ce débordement sans précédent dans le championnat cette saison pose à nouveau la question cruciale de la sécurité dans les stades et du respect des décisions arbitrales. Comment en est-on arrivé à cette situation explosive?
MTN Elite One camerounais : l’arbitrage au cœur d’une tempête grandissante
L’incident s’est produit à la fin de la première mi-temps, alors que la Colombe du Dja et Lobo venait de prendre l’avantage (1-0) grâce à un penalty accordé par l’arbitre principal. Cette décision a immédiatement déclenché la fureur des supporters locaux qui ont déferlé sur la pelouse en masse.
«La situation était incontrôlable. Sans l’intervention rapide des forces de l’ordre, le pire aurait pu se produire», témoigne Marcel Ndongo, journaliste sportif présent dans le stade. Les arbitres ont dû être exfiltrés sous protection policière, abandonnant le match à la mi-temps.
Une source proche du club local révèle une version alternative des faits : «Les supporters se sont surtout insurgés quand l’arbitre assistant a retiré une serviette placée dans la cage du gardien de Stade Renard juste avant le penalty. Pour eux, c’était une ingérence inacceptable qui a potentiellement empêché leur gardien de repousser le tir.»
Violence dans le football camerounais : vers des sanctions exemplaires?
Cet incident survient alors que de nombreux arbitres avaient repris le sifflet malgré un mouvement de grève largement suivi ces dernières semaines. Les revendications portaient notamment sur la sécurité et les conditions de travail des officiels de match.
L’inspecteur principal du match, Joseph Mballa, a déclaré dans son rapport : «Les conditions minimales de sécurité n’étaient manifestement pas réunies. Le dispositif en place s’est avéré insuffisant face à la détermination des supporters hostiles.»
La Commission de Discipline de la Ligue est désormais saisie et pourrait prononcer des sanctions particulièrement sévères. Le règlement prévoit jusqu’à cinq matchs à huis clos pour le Stade Renard et une amende pouvant atteindre 5 millions de FCFA.
Cette affaire relance également le débat sur la professionnalisation du football camerounais. Avec une moyenne de 3,2 incidents par saison lors des cinq dernières années, le championnat MTN Elite One peine à se défaire de cette image de violence qui freine son développement et son attractivité pour les sponsors.
Face à cette situation alarmante, la question se pose : faut-il renforcer drastiquement les sanctions contre les clubs dont les supporters se livrent à de tels actes, ou plutôt travailler sur la formation des arbitres pour améliorer la qualité des décisions et restaurer la confiance du public?